Steve Schneider, barman principal du génial « Employees Only » à New York.
On sait que la 2e édition du “Flemish Food Bash” qui a eu lieu en juillet à la Côte était le plus grand restaurant du monde!
Mais saviez-vous que Vincent Florizoone, chef du “Grand Cabaret” à Nieuport et organisateur, s’apprête à remettre le couvert ce 15 novembre à Gand?
Le plus grand restaurant du monde
Quoi ! Vous n’y étiez pas ? Pourtant tous les foodies s’étaient donné rendez-vous à Oostduinkerke le 5 juillet dernier pour vivre la 2e édition du “Flemish food Bash”. C’est qu’il ne fallait pas manquer cet événement unique en son genre, pour une journée, le plus grand restaurant du monde. Vingt chefs belges, 20 chefs internationaux, 30 bières de la brasserie « De Struise Brouwers », 20 barmen, 10 baristas, 8 pâtissiers, 4 fromagers, 4 boulangers et 4 bouchers étaient en effet de la partie.
Cet événement hors norme, on le doit à Vincent Florizoone, chef du “Grand Cabaret” à Nieuport. “A la Côte, les dimanches soir, beaucoup de gens partent; mon restaurant était déserté, explique-t-il. Alors, j’ai eu l’idée de proposer des plats gratuits entre 22 h et minuit. Il y avait aussi des soirées spéciales avec DJ, tatoueur, barbier…” C’est comme cela qu’est né le premier “Flemish Food Bash”, organisé en novembre 2014 au “Café d’Anvers”, dans le cadre d’une fête de la jeune garde des chefs flamands (Jong Keukenkeweld) sponsorisée par la région flamande. L’événement ne réunissait, alors, que 5 chefs.
Vincent Florizoone dans son restaurant « Grand Cabaret » à Nieuport.
Rencontre entre chefs
Au vu du succès et des demandes répétées de ses collègues, l’envie de réaliser un second projet, de plus grande envergure, s’est vite fait sentir chez Florizoone. “Je voulais réunir la nouvelle garde de la cuisine mais aussi des chefs internationaux. Du temps où je travaillais chez “Bruneau” à Bruxelles, les sauces étaient secrètes. Aujourd’hui, on partage tout et c’est comme ça qu’on avance. On apprend à connaître de nouveaux produits ou des techniques. C’est aussi l’occasion de nouer des contacts dans une atmosphère amicale et festive.”
Didier Van den Broeck, le barman du « Dogma » à Anvers.
Malgré le temps maussade ce 5 juillet-là, 5 500 aficionados étaient au rendez-vous pour découvrir le divin gaspacho de betteraves et cerises servi avec un fromage de chèvre belge et des fleurs du jardin de David Martin de “La Paix”* à Bruxelles (photo ci-desous). Ou l’excellente poitrine de boeuf fumée de Jonathon Stranger (“Ludivine”), venu d’aussi loin que l’Oklahoma.
Dans une ambiance bon enfant, on déambulait, attiré par les odeurs des steaks grillés que sortaient les bouchers Luc Broutard ou Hendrik Dierendonck. Ou par les cocktails mixés par les meilleurs bartenders du monde, comme Steve Schneider du “Employees Only” à New York. Et on avait même eu la chance de voir les traditionnels pêcheurs de crevettes à cheval…
Les fameux pêcheurs de crevettes à cheval.
Une vision “hipster” de la gastronomie
Là où “Culinaria”, événement bien connu des gourmets Bruxellois, proposait une vision chic de la gastronomie, le “Flemish Food Bash” y répond par une vision plus “foodie”. Entendez par là, une vision plus large de la gastronomie, qui ne s’arrête pas aux étoiles et qui s’intéresse à d’autres métiers connexes, comme les baristas (café), la boucherie, le bartending (cocktail)… “Les bartenders font beaucoup de choses que les cuisiniers ne savent pas faire, explique Vincent Florizoone. Ils utilisent des bitters, font des infusions. J’utilise par exemple des bitters dans une vinaigrette ou pour renforcer une sauce. Les chefs peuvent apprendre aux barmen à faire des écumes. On apprend les uns des autres.”
Autre particularité de l’événement, son côté “hipster”. Car il ne fait plus bon être simple “foodie” de nos jours, il faut aujourd’hui être plus pointu encore et s’intéresser à tout ce qui se passe sur la planète food et même au-delà. Cela passe par la mise en avant de la street culture: DJ, tatoueurs, barbiers, artistes. Lui-même tatoué et arborant une moustache dès plus frétillante, Vincent Florizoone met en avant le fait que tous ces métiers se rejoignent dans un même souci de créativité. “Nous sommes tous des artistes et nous partageons des métiers où l’apprentissage est important.”
@Giovanni Don Anselmo d’Apice
Un attachement au terroir belge
Derrière ces “foodies hipster”, finalement un peu snobs, il y a tout de même des enjeux solides qui émergent, comme l’attachement au terroir, aux producteurs… “On est le meilleur pays du monde pour la bière mais on doit encore éduquer les Belges, estime l’organisateur. C’est pour cela que j’ai 340 bières à la carte de mon restaurant et que tous mes plats sont à la bière. Personne ne sait que “De Struise Brouwers” – brasserie fétiche de Vincent Florizoone et qui participe à l’événement depuis le début – a été élé meilleur brasseur du monde en 2008. On trouve leurs bières au “El Celler de Can Roca” en Espagne (meilleur restaurant du monde selon le Fifty Best, NdlR) mais pas au “Hof Van Cleve” ou au “Sea Grill”… Il faut que les Belges soient plus fiers de leurs produits !”
Et si l’événement est très flamand, qu’il a toujours lieu en Flandre et porte fièrement son nom, Vincent Florizoone aime plutôt parler de “gastronomie belge”. “La gastronomie belge, c’est avant tout la mise en avant de nos produits locaux. C’est la mode un peu partout de travailler des produits à moins de 50 km autour de soi. Mais la Belgique a une carte à jouer sur la scène mondiale grâce à sa plus grande capacité d’innovation par rapport à la France. Les chefs étrangers qui ont participé à la seconde édition du “Flemish Food Bash” étaient d’ailleurs surpris par les standards belges !”
De nombreux chefs francophones ont d’ailleurs participé à l’événement d’Oostduinkerke: San Degeimbre (photo), Clément Petitjean, Luc Broutard, Eric Martin, Stéphane Diffels… « Ce sont les ministres qui cherchent des misères, nous on s’en fout! », insiste Vincent Florizoone, qui espère attirer un public plus francophone lors des prochaines éditions d’un événement qu’il veut désormais organiser deux fois par an.
@Giovanni Don Anselmo d’Apice
On est dès lors impatients de découvrir cette troisième édition du “Flemish Food Bash”, qui aura lieu le 15 novembre prochain à Gand, une ville gourmande à souhait. Et encore plus d’assister, en juin 2016, à une quatrième édition qui s’annonce phénoménale avec au menu, 60 chefs et 30 bartenders venus du monde entier !
Quelques participants…
Restaurants
“Rock Fort” et “Bistro Bruut” (Bruges), “Naturell” (Gand), “Epicerie du cirque”* (Anvers), “Cuchara”* (Lommel), “Boury”*(Roeselare), « La Durée »** (Izegem), “Souvenir” (Ypres), “Simpel” (Amsterdam), “Kraut und Reben” (Berlin), “Atelier Rodier” (Paris)… Mais aussi, sans doute, “Geranium”** (Copenhague).
Jesse Den Hulk, barman du « Jiggers » à Gand.
Bars
“Dirty Rabbit” et “Paul Morel” (Anvers), “Uncle Babe’s”, “The Drifters”, « Jigger’s » et “Old Fashioned” (Gand), “Sophie’s Living Room” (Coxyde), “Triple J” (Bilzen), “Raus” (Trondheim), “Hiding in plain sight” et “Door 74” (Amsterdam), “Boutiq Bar” (Budapest)…
En pratique
- Flemish Food Bash 3, le 15 novembre de 18 h au petit matin à l’Eskimofabriek de Gand.
- Entrée : 33,60 € (6€ le plat ou le cocktail).
- Rens. : www.flemishfoodbash.com.
Salut,
À l’image de vos adresses sur le plan, Auriez-vous envie de nous proposer un agenda du fOodies en annexe Sur votre site? Pour ne plus louper d’évÈnements importants d’ici et ailleurs…
Obtimiste sur l’avenir , je ne cuisine maintenant plus que ce que je Cultive et Me limite à n’acheter que des produits à moins de 20km…