Du 6 au 8 février prochains, le 2e Salon du chocolat déménage à Brussels Expo au Heizel. La grande famille du chocolat belge s’y donne rendez-vous. L’occasion de découvrir, aussi, de nouveaux talents comme Didier Smeets ou Céline Bouzegza de « Contes de fèves ».

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Dans les allées du 2e Salon du chocolat de Bruxelles, qui se tiendra à Brussels Expo du 6 au 8 février prochains, les visiteurs découvriront le très riche univers chocolaté à travers 80 exposants. A côté des chocolatiers bien connus, comme Pierre Marcolini, Benoît Nihant, Dominique Persoone ou Jean-Philippe Darcis, le Salon offrira également une belle visibilité à de jeunes chocolatiers qui se lancent dans l’aventure. C’est le cas notamment de Didier Smeets et Céline Bouzegza, qui seront présents au Palais 1 du Heizel pour tenter de se faire un nom dans le paysage du chocolat belge…

Un jeune chocolatier ambitieux

A 25 ans, Didier Smeets sera le plus jeune exposant du Salon. Après des études à l’école hôtelière de Spa, celui-ci a poursuivi sa formation en pâtisserie-chocolaterie. “Le chocolat est une passion depuis toujours, déclare ce jeune homme timide de son accent liégeois chantant. Même quand je travaillais dans un grand restaurant, “La chapellerie” à Petit-Rechain, j’étais déjà en pâtisserie… J’ai toujours aimé la chocolaterie à cause de la noblesse du produit. C’est un seul produit qu’il faut apprendre à maîtriser toujours plus. Moi, c’est tous les jours que j’apprends. C’est du plaisir à 200  %  !”

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Après avoir travaillé notamment chez Jean-Philippe Darcis à Verviers, Didier Smeets a choisi, il y a un an et demi, de se lancer à son nom. Jolies boîtes noires très sobres, petit livret expliquant chaque praline, signature mise en évidence, chocolats grand cru… On se situe ici clairement dans la chocolaterie haut de gamme. D’autant que le jeune homme est plus adepte de la pureté du chocolat que de l’originalité à tout prix. Ce qui plaît au chocolatier, c’est de montrer combien, d’une fève à une autre, d’une plantation à une autre, d’une année à une autre, le goût du chocolat est totalement différent. “Mon travail de chocolatier, c’est de sélectionner ces différents chocolats”, explique-t-il, se fournissant chez divers petits fabricants de chocolat, essentiellement français, pour créer ses collections.

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Basées sur d’excellentes ganaches aux saveurs profondes et sur des pralinés raffinés, ses pralines sont peu sucrées, puissantes et font voyager du Pérou à Madagascar, en passant par la Papouasie. “J’ai des goûts plutôt classiques. Je veux monter que ce n’est pas une question de pourcentage de cacao, que chaque région a ses spécificités… Mais j’aime aussi mettre en avant mon terroir local, le beurre, la crème, le miel du Pays de Herve.”

De gros investissements

Installé à Fouron-le-Comte dans l’ancienne écurie de la ferme de son arrière-grand-père, l’atelier de 70 m² de Didier Smeets est déjà trop petit… La priorité pour le jeune homme, c’est donc d’acquérir un nouvel atelier et d’ouvrir une “vraie boutique” (sans doute du côté de Visé). “Pour le moment, il faut sonner et je quitte l’atelier pour venir ouvrir…”, rigole Smeets, qui écoule ses chocolats dans quelques restaurants et épiceries fines du coin, en ligne sur son site mais aussi à l’export, vers le Japon ou l’Italie.

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Après  ? Un rêve inaccessible pour l’instant : fabriquer lui-même son propre chocolat à partir de la fève, comme Pierre Marcolini, Benoît Nihant et bientôt Jean-Philippe Darcis. “Cela demande des investissements importants. C’est un autre métier, celui de la torréfaction… Mais j’aimerais beaucoup pouvoir le faire.” En attendant, même si l’investissement est colossal pour un jeune entrepreneur comme lui (loueur un stand, un camion, payer du personnel sur place…), le Salon du chocolat de Bruxelles devrait lui fournir “une belle vitrine” pour se faire connaître au-delà de la région liégeoise…

Une chocolaterie nomade

Basée à Gesves, Céline Bouzegza a un parcours très différent, celui d’une autodidacte. Après avoir été institutrice primaire pendant 7 ans, elle a décidé de se reconvertir dans la chocolaterie. Amoureuse de voyages, elle songea tout naturellement à une chocolaterie… nomade, se faisant construire un camion sur mesures pour produire et vendre ses excellentes pralines (mention pour celle au sésame grillé et celle aux éclats de fèves de cacao), ses truffes… Son foodtruck “Contes de fève” est le premier du genre en Europe  !

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Au départ, l’idée était de faire les marchés. Mais cela ne lui laissait pas assez de temps pour la production. Elle s’est donc recentrée sur un marché hebdomadaire, celui-ci de Louvain-La-Neuve, et des événements le week-end. “Je ne veux pas faire de l’argent. Un salaire d’institutrice, cela me suffirait”, sourit Céline Bouzegza. Qui songe déjà, elle aussi, à s’agrandir. “Aujourd’hui, la demande est plus importante que l’offre. J’ai besoin d’un atelier fixe et de quelqu’un qui m’aide pour la production. Ou plutôt deux ateliers, dont l’un qui serait uniquement consacré à la production de chocolats sans allergènes”, explique la jeune femme de 32 ans, qui propose notamment une praline sans sucre, sans gluten…

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Et comme les choses démarrent bien, le mari de Céline Bouzegza songe en tout cas déjà à prendre un temps partiel pour venir donner un coup de main à la jeune femme. Laquelle souhaite disposer rapidement de ses propres points de vente (en plus de ses collaborations avec “D’ici” à Naninne ou avec diverses épiceries locales). “Mais ce serait toujours des foodtrucks…”

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Vu le passé du chocolat belge et la demande croissante en produits de bouche locaux, de nombreux jeunes, comme Céline Bouzegza et Didier Smeets, se lancent aujourd’hui dans la chocolaterie. D’autant qu’en Belgique, tout le monde peut s’autoproclamer “chocolatier”, aucun accès spécifique à la profession n’étant requis. Mais peu parviennent à trouver l’équilibre financier pour survivre car la mise de départ est très importante pour que l’activité soit rentable…

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Envie d’y goûter?

  • Les chocolats Didier Smeets sont disponibles dans quelques boutiques en région liégeoise mais aussi chez le chocolatier lui-même.  49 route de Mouland 3798 Fouron-le-Comte, du mardi au vendredi de 13 h à 18 h et le samedi de 10 h à 18 h.
    Vente en ligne sur www.didiersmeets.be.
  • Céline Bouzegza vend ses chocolats “Contes de fèves” chez elle du mercredi au vendredi après-midi (7 rue Inzeculot 5340 Gesves) et, le mardi, sur le marché de Louvain-La-Neuve.
    Autres points de vente: “D’ici” à Naninne ou dans l’épicerie “L’herbe à Cha” à Havelange.
    Rens.  : www.contesdefeves.be, www.facebook.com/ContesDeFeves ou 0495.57.94.55.