Le régime alimentaire des Belges n’a pas fondamentalement changé ces quarante dernières années. La seule évolution notable est le fait que le Belge mange plus souvent seul et à l’extérieur qu’auparavant, selon une thèse de doctorat défendue à la VUB (département sociologie) par Inge Mestdag qui se base notamment sur plusieurs enquêtes budgétaires menées en 1966, en 1999 et en 2004.

Inge Mestdag a analysé l’organisation sociale de l’acte alimentaire, son évolution et les raisons de cette évolution. Ses résultats démontrent que les pratiques alimentaires des Belges ne correspondent plus tout à fait au schéma idéal des trois repas quotidiens. Nous sautons plus souvent des repas et nous nous alimentons davantage en dehors des heures traditionnelles, en y consacrant moins de temps et, souvent, en faisant autre chose, comme regarder la télévision. Souvent, nous mangeons à l’extérieur, sur notre lieu de travail ou assis dans notre divan.
Mais, selon Inge Mestdag, les pratiques alimentaires restent fortement institutionnalisées. Le petit déjeuner, le déjeuner et le repas du soir restent des valeurs culturelles sûres, et le Belge ne se retrouve seul devant son assiette que lors d’un cinquième de son temps alimentaire hebdomadaire.
Le régime alimentaire est aussi fort influencé par la situation familiale. Dans le cadre familial (parents-enfants), le schéma des trois repas quotidiens est davantage respecté, avec des horaires traditionnels. C’est moins le cas en ce qui concerne les jeunes et les personnes qui vivent seules.
La situation professionnelle joue également un rôle : les personnes adaptent leurs heures de repas à leurs heures de travail. Qui travaille donc à horaire décalé, s’alimente en fonction. (Belga)