Hier, nous vous proposions un petit tour d’horizon de la vie culinaire débridée de Gand, une ville dynamique qui sert de terrain de jeu à une jeune génération de chefs brillants! La preuve ici avec cinq restaurants qui méritent le détour et là avec deux très bons bars…

 « Vrijmoed », le nouveau classique****

Depuis son ouverture, le « Vrijmoed » fait salle comble! Dans une belle maison à la déco classico-contemporaine, une équipe jeune et branchée (mais ultra-pro) reçoit la bonne société gantoise dans une ambiance chaleureuse, autour d’une cuisine flamande contemporaine aux touches personnelles.

 

Les mises en bouches très travaillées laissent la place à des compositions tout aussi soignées. Où se détachent une anguille au vert juste parfaite et un filet de maquereau mariné servi dans un bouillon dashi légèrement gélifié, avec des notes d’anguille fumée, de pomme verte, d’algues hijiki mais aussi de curry et de coco!

 

Le jeune Michael Vrijmoed opte pour des accords plus classiques pour le canard, cuit à basse température et présenté avec de l’oignon des Cévennes, un croquant de polenta et une purée de butternut. Tandis que le dessert parvient à mêler chutney de tomate verte, chiboust au yaourt, glace au thé matcha et jus de litchis en un accord savant aux notes florales.

 

Si l’on rajoute un sommelier aux petits oignons et curieux, on a au« Vrijmoed » l’un des meilleurs rapports qualité-prix de la ville!

 

• Vlaanderenstraat 22, 9000 Gand.
  Prix: lunch 3 serv. 40€ (+12,50€ pour les vins). Menus 4 serv. 59€ (+25€) et 5 serv. 69€ (+30€).
  Fermé dimanche et lundi et du 23/12 au 6/1.
  Rens.: 09.279.99.77 ou www.vrijmoed.be.
• Notre critique plus détaillée…

 

« J.E.F. », chez Jason et Famke***

Membre fondateur des Flemish Foodies, Jason Blanckaert est installé depuis 2 ans au rez-de-chaussée d’un immeuble résidentiel discret où il reçoit, un peu comme à la maison, « Bij Jason en Famke » (son épouse). Pas d’enseigne donc au « J.E.F. » mais, une fois à l’intérieur, de superbes tables en bois massif et le parfum des cuisines invitent à s’attabler entre amis pour partager, dans une ambiance rock’n’roll, une cuisine bistrotière de haut vol.

Rustique (os à moelle aux escargots et pain fumé; rollmops maison à la livèche et crème de céleri-rave…) ou plus délicate (pommes de terre fumées, crème d’oignon et jambon séché…), la cuisine de Blanckaert séduit par sa technicité, son raffinement et sa fraîcheur.

 

Comme dans cet excellent maquereau au raifort, yaourt et radis noir cru très nordique. Ou ce génial plat végétarien composé autour d’une purée de cressonnette, de divers choux (romanesco, vert, rouge, de Bruxelles) dans un bouillon au mirin.

 

Hormis les desserts, trop stéréotypés et peu gourmands, c’est un sans faute!

©Michael Blanckaert

• Lange Steenstraat 10, 9000 Gand.
  Fermé samedi midi, dimanche et lundi.
  Prix: lunch 3 serv. 25€, entrées env. 15€, plats env. 25€, desserts 8€. Formule tapas (avec les restes du resto) le vendredi à partir de 22h30, après le théâtre.
  Rens.: 09.336.80.58 ou www.j-e-f.be.

 

« De Vitrine »,
bistronomie à la flamande***

« De Vitrine », quel joli nom pour un resto. Un nom bien choisi surtout! La seconde adresse du très créatif Kobe Desramaults est en effet installé au coeur du quartier chaud de Gand. Entre deux néons encadrant des jeunes femmes peu vêtues, on découvre un beau bistrot, niché dans une ancienne boucherie, aux longues banquettes et aux murs couverts de carrelages blancs.

Confiés au jeune Matthias Speybroeck, les fourneaux du « Vitrine » offrent une cuisine flamande franche. Dans le menu unique, on retrouve ici encore le maquereau, servi « brûlé » avec une purée à l’oseille et une fine julienne de céleri-rave. On se réjouit également de ce simple oeuf de poule, poché dans un bouillon de poule corsé avec la peau croustillante du volatile et une purée de topinambour.

 

Même esprit rustico-urbain avec la poitrine de porc bio flamand de Borre, fondante à souhait et juste mariée à une crème de champignon et quelques feuilles de jeune chou-vert.

 

A nouveau, le dessert (caramel de lait, glace au foin et pomme) est sans grand intérêt, mais le duo Speybroeck-Desramaults épate avec sa réinterprétation à la flamande de la bistronomie parisienne!

©Piet de Kersgieter

• Brabantdam 134, 9000 Gand.
  Prix: menu 4 serv. 45€.
  Fermé samedi midi, dimanche et lundi.
  Rens.: 09.336.28.08 ou www.de-vitrine.be.

 

« Volta », table et bar branchés***

Installé dans une ancienne station électrique, le « Volta » offre une ambiance industrielle de choix (l’immense lustre est suspendu à une ancienne grue, toujours sur ses rails) pour un resto 100% urbain. Cet été, Olly Ceulenaere a passé la main à son ancien second, Davy De Pourcq. Formé dans les cuisines triplement étoilées du « Hof Van Cleve » de Peter Goossens et de l’ancien « Oud Sluis » du Hollandais Sergio Herman, le jeune chef a maintenu le niveau, avec une cuisine contemporaine flamande parfaitement exécutée.

En entrée froide, on a aimé le maquereau cru, proposé avec un granité de concombre et un sorbet pickles. Mais aussi cette gambas servie, tout en acidité et fraîcheur, avec une crème d’olive verte, une mousse de fromage de chèvre et du cœur de laitue.

 

Sans oublier un excellent canard sauvage aux accords de saison: céleri-rave, betterave et cacao. Tandis que, pour une fois, le dessert se fait intéressant, comme avec cette subtile gelée de pomme verte, spéculoos, caramel et gel de calvados.

 

Les couche-tard pourront en outre finir la soirée à l’étage, au très beau bar à cocktails d’Erik Veldhuis (qui prépare notamment un excellent « Martinez »). Même s’il se murmure que l’endroit pourrait prochainement être transformé en bar à vins…

• Nieuwe Wandeling 2b, 9000 Gand.
  Prix: menu 6 serv. 65€.
  Fermé le dimanche et lundi.
  Rens.: 09.324.05.00 ou www.volta-gent.be. 

 

« Restaurant Horseele »,
la gastronomie dans un stade***

Au milieu de cette nouvelle génération de jeunes chefs au talent explosif, Danny Horseele fait figure de précurseur. L’ancien deux étoiles a posé ses valises au stade de La Gantoise en août dernier. Doublé d’un bar chic, son nouveau restaurant offre une vue imprenable sur la pelouse!

Le club gérant les aspects financiers (et privatisant le restaurant les soirs de matchs), le chef peut se concentrer sur sa cuisine. Une cuisine contemporaine hyper technique, où la patte du chef est un peu difficile cerner…

Si Horseele épate avec un formidable tartare de langoustines, Granny Smith, laitue, radis et jus de muscat aux subtiles notes florales, on comprend moins ses mises en bouche trop modernistes.

 

Si l’on reste perplexe devant sa relecture du traditionnel waterzooï gantois (ici au faisan), le chef reste cependant capable du meilleur avec une joue de raie basse température qui associe divinement café, topinambour, cèpes et… verveine citronnelle. Un très grand plat qui mérite à lui seul le déplacement dans un stade de foot (et de casser sa tire-lire…).

• Ottergemsesteenweg – Zuid 808, 9000 Gand (entrée H du stade).
  Prix: lunch 3 serv. 48€ (+16€ pour les vins), menus 5 serv. 100€ (+32€) et 7 serv. 125€ (+48€).
  Fermé samedi midi, dimanche, lundi et les jours de matches. Et du 23/12 au 7/1.
  Rens.: 09.330.23.20 ou www.restauranthorseele.be.