« Sail & Anchor »: Un vrai Sunday roast à Anvers!

En cette période hivernale, l’heure est à une nourriture réconfortante; il sera encore temps de penser aux kilos au printemps. Et quoi de plus réconfortant qu’un Sunday roast, avec sa gravy, ses Yorkshire puddings et ses légumes rôtis? Revigoré ces dernières années par les gastropubs londoniens (mention spéciale pour ceux du Lady Ottoline, du Marksman ou du Bull & Last), le rôti du dimanche est une institution dont on ne se lasse pas outre-Manche. Pour les nostalgiques de ces saveurs so British, il est une adresse incontournable, installée dans l’ancien Veranda (devenu ensuite Bascule), à cinq minutes à pieds de la gare de Berchem!

Un vrai gastropub à Anvers

Passé par l’ancien Oud Sluis triplement étoilé de Sergio Herman, l’Anglais Michael Yates assume à 100% ses origines! Ainsi a-t-il donné à son petit bistrot gourmet un vrai nom de pub: Sail & Anchor, en écho à la vocation portuaire d’Anvers. Tandis qu’au mur, la déco rend hommage au plus rock’n’roll des grands chefs britanniques: Marco Pierre White.

Côté assiette, deux formules sont proposées : un menu dégustation unique à 79€ et, le dimanche (à midi mais aussi désormais le soir), le traditionnel Sunday roast (45€). Cela peut sembler un peu cher mais l’expérience en vaut la chandelle! D’autant que le jeune chef anglais met un point d’honneur à travailler avec les meilleurs producteurs et artisans locaux et à préparer un maximum de choses lui-même.

Tandis que la brève carte des vins n’est composée que de coups de cœur tendance nature piochés dans la région de Stellenbosch en Afrique du Sud, dans la Mancha espagnole, dans le Beaujolais, les Costières de Nîmes… Ou même en Angleterre avec ce mousseux du Sussex du Bolney Estate (13€ la coupe). Un assemblage très droit de chardonnay et de müller-thurgau qui donne des airs de fêtes au jambon cru maison, réalisé à partir d’un porc Duroc affiné par le chef pendant 20 mois (14€), accompagné de délicieux pickles également réalisés ici. A moins de préférer un verre de Sherry Fino Gutiérrez (8€).

Un vrai raffinement

En entrée, on s’étonne de la légèreté et de l’élégance du parfait de foies de poulet, relevé de peau de poulet croustillante, de raisins secs, de câpres et d’une gelée de porc. Une proposition qui rappelle le raffinement de la cuisine que pratiquait Yates quand il était le chef du génial Carcasse, steakhouse étoilée du boucher Hendrik Dierendonck à Coxyde. Et que l’on retrouve dans le plat de résistance.

Boeuf (cuit à la braise, ce qui lui donne un joli côté fumé) et rôti de porc s’offrent des accompagnements de haute volée. Les Yorkshire puddings sont évidemment de sortie, aux côtés de pommes de terre et de betterave rôties à la crème fumée, de pickles de betterave, d’une bonne gravy classique et d’une salsa verde pleine de peps pour dégraisser toutes ces bonnes choses! Tout comme l’Arbois cuvée « DD » 2016 de Bénédicte et Stéphane Tissot dans le Jura (60€), un subtil assemblage de pinot noir, trousseau et poulsard qui mêle élégance et puissance.

Un vrai dessert anglais

Et puisqu’on est dans un gastropub digne de ce nom, le festin se clôture par un vrai dessert britannique: un sticky toffee pudding préparé dans les règles de l’art et rafraîchi par une bonne glace au yaourt. Que l’on déguste le sourire aux lèvres, en programmant un prochain séjour à Londres… ou à Anvers!

Cet article est paru dans le « Trends-Tendances » du 16 janvier 2020