Fraîchement éclos mardi, du côté de l’avenue Louise à Bruxelles, « Nénu » est un bistrot vietnamien nouvelle vague. D’abord parce que la déco est loin de la cantoche viet! L’atelier MurMur, qui s’est chargé de la déco, a donné un petit côté boudoir à « Nénu », avec d’élégantes banquettes en velours vert olive. Tandis que l’endroit se la joue carrément bistrot, avec ses tables en marbre et en fonte.

Nouvelle génération

Ensuite, parce que les assiettes à partager ont ce style asiatique un brin rock and roll qu’on apprécie déjà chez le formidable « Old Boy » — autre bistro asiatique ixellois, plutôt versé dans les cuisines taïwanaises et thaïlandaises cette fois. Pour autant, Tutu Pham, dont les parents sont les propriétaires de « Nénuphar », une institution vietnamienne à Woluwé-Saint-Lambert, revendique une cuisine authentique dans un cadre plus contemporain.

On pourrait disserter longuement sur la notion d’authenticité en cuisine mais finalement, ce n’est pas le plus important. On vient ici parce que, comme chez « Old Boy », les petites assiettes sont abordables, plutôt bien fichues et qu’en plus de quelques quilles nature et de sakés de chez Titulus, on pourra, à l’anglo-saxonne, se rafraîchir avec un cocktail. D’ailleurs, ils sont pas mal les cocktails tout simple réalisés par Sola, le jeune barman. Il lui manquait peut-être une feuille de shiso fraîche mais ce « Saigon Mule », à base de saké, ginger beer, citron vert et shiso (10€), se buvait comme de la limonade.

Pas si classique

À la carte, on ne trouvera pas les classiques Pho ou Banh mi, même si les nems de chez « Nénuphar » reste une proposition phare chez « Nénu ». En mode un peu moins déjà vu, mais tout aussi classique, on optera pour les Banh-cuon, des crêpes de riz vapeur farcies au porc haché garnies de bacon croustillant (8€). Elles ne sont peut-être pas assez joufflues et un rien épaisses, mais on chipote, le rau ram (coriandre vietnamienne) vient les réveiller délicieusement et leur assaisonnement est délicat.

On est aussi surpris (en bien) par des couteaux grillés aux champignons noirs, cacahuètes, citron vert et piment (13€). Même si l’on aurait préférée une finition plus pêchue, et en tout cas plus épicée.

La ventrêche grillée au cinq parfums passe, elle, un peu inaperçu et se fait voler la vedette par le carpaccio de daikon (11€).

Osons!

On se finit avec une tête de saumon grillé aigre-douce (8€) pour relever la gageure inscrite au menu: « Si tu oses… » Ce n’est pas la première fois qu’on relève le défi, et l’on apprécie toujours autant cette partie du poisson que les occidentaux délaissent stupidement ou qui fini le plus souvent en soupe.

On fuira l’avant-salle un peu sombre le midi, mais une chose est sûre on reviendra s’attabler dans cette « cantine saïgonaise » pour continuer à explorer une carte qui doit encore un peu être ajustée en ces premiers jours et qui gagnerait de continuer à oser encore et encore.

Envie d’y goûter?

  • 21 rue Dejoncker, 1060 Saint-Gilles.
    Ouvert du mardi au samedi du 12h à 14h et de 19h à 22h.
    Rens.: www.nenu.be ou 02.850.31.35.