Montréal fête cette année son 375e anniversaire! Deuxième ville du Canada avec 1,7 million d’habitants, la métropole québécoise se partage, le long de la « Main » (le boulevard Saint-Laurent), entre cultures francophone et anglophone. Sans compter que, comme toute grande ville américaine, elle s’est nourrie de vagues d’immigration successives, qui font toute sa richesse, notamment en matière de gastronomie. Montréal est même depuis quelques années sur les radars de tous les foodies. L’année dernière, le très sélect Omnivore World Tour a ainsi fait étape sur les bords du Saint-Laurent, à la découverte de sa jeune cuisine.
Mais Montréal est aussi très riche culturellement et historiquement. Bref, un séjour de quelques jours s’impose si l’on veut découvrir la ville sous toutes ses facettes! Petit guide de voyage gourmand mais pas que…
Arpenter le Vieux Montréal
Découverte par Jacques Cartier en 1535, l’île de Montréal abritait alors le village iroquois d’Hochelaga. En 1611, Samuel de Champlain y établit un poste saisonnier, au confluent du Saint-Laurent et de la Petite Rivière, sur le site de Pointe-à-Callière. Le musée du même nom propose une introduction parfaite à la ville, retraçant de façon très didactique toute son histoire. Notamment la fondation du village de Ville-Marie (la future Montréal) en 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.
De là, on ira se balader sur le Vieux Port pour profiter de la vue sur le fleuve et dans les ruelles du Vieux-Montréal. Si le centre historique est moins charmant que celui de Québec (magnifiquement préservé), on apprécie quand même la jolie place d’Youville et la vaste place Jacques-Cartier, sur laquelle donne l’imposant hôtel de ville, érigé à la fin du XIXe siècle.
En remontant vers la ville moderne, on ne manquera pas la place d’Armes, avec son beau monument à Maisonneuve, le vieux séminaire de Saint-Sulpice (l’un des plus vieux bâtiments de la ville, édifié de 1684 à 1687) et bien sûr l’impressionnante basilique Notre-Dame de Montréal. Consacrée en 1829, cette imposante église néo-gothique signée par l’architecte new-yorkais James O’Donnell, fut longtemps le plus grand lieu de culte nord-américain. Mais c’est surtout son riche décor intérieur qui surprend, avec notamment un étonnant plafond bleu étoilé.
Visiter un musée
Montréal est la capitale culturelle du Québec. Au coeur du Quartier des Spectacles, la Place des Arts est ainsi le plus grand complexe artistique du Canada, avec pas moins de six salles, dont l’Opéra et l’Orchestre symphonique. On y trouve également le Musée d’art contemporain. Si sa collection permanente est réduite, il accueille de très belles expositions temporaires.
Le plus grand musée de la ville est le Musée des beaux-arts, dont les collections sont très riches. Jusqu’au 11 juin prochain, on n’y manquera pas la formidable exposition « Chagall: couleur et musique », l’une des plus importantes jamais consacrées à l’artiste franco-russe. A ne pas manquer, aussi, la magnifique expo permanente « Porter son identité » (consacrée aux vêtements des peuples autochtones) au Musée McCord, établissement dédié à l’histoire canadienne. S’y tient également en ce moment l’expo « Mode 67 », à l’occasion du 50e anniversaire de l’expo universelle de Montréal, qui a profondément marqué la ville.
Assister à un spectacle en VO
L’offre culturelle ne manque pas à Montréal. Le soir, on pourra réserver des places au Théâtre Maisonneuve. Située Place des Arts, cette belle salle de 1450 places inaugurée en 1967 accueille les spectacles les plus divers, notamment de la compagnie des Grands Ballets canadiens, mais aussi lors des grands festivals de la ville: Francofolies, Juste pour rire, festival international de jazz, Montréal en Lumière…
Si l’on est à la recherche d’une expérience plus authentique, cap sur le vieux « Cabaret Lion d’or » pour un spectacle de la Ligue d’Improvisation Montréalaise, un genre typiquement québécois. Fondée en 1991, celle-ci se distingue des autres ligues d’impro par son approche plus théâtrale, plutôt que d’organiser ses matchs façon combat de boxe sur un ring. Criss! On est ici en VO non sous-titrée! Son québécois, on pourra également le parfaire du côté de la très active Cinémathèque québécoise, qui programme régulièrement des classiques du cinéma local.
Prendre une bouffée d’air
Qu’est-ce que ça grimpe! Mais l’effort est récompensé. Du haut du parc du Mont Royal (la colline qui surplombe la ville, nommée ainsi par Jacques Cartier au XVIIe siècle, donne son nom à Montréal), la vue est splendide, notamment sur les buildings du centre-ville.
Dans le quartier olympique — la ville a accueilli les JO en 1976 —, une promenade printanière au Jardin botanique s’impose. En hiver, on se contentera de la visite des serres ou de l’expo sur les « Papillons en liberté » (février-mars).
Si le temps est au beau fixe, on pourra également se promener du côté du Parc Jean-Drapeau, aménagé sur deux petites îles du Saint-Laurent. On y trouve un casino, un parc d’attraction, le circuit de F1 Gilles-Villeneuve mais aussi la Biosphère, plus grand dôme géodésique au monde. Cet ancien pavillon des Etats-Unis conçu par l’architecte Richard Buckminster Fuller accueille aujourd’hui un musée consacré au changement climatique et à la biodiversité.
Autre vestige de l’expo universelle de 1967, la statue « L’homme » de l’artiste américain Alexander Calder, immense structure métallique de 21 mètres de haut. A ses pieds, on découvre un beau panorama sur le Vieux Port de Montréal, de l’autre côté du fleuve.
Vivre comme un Montréalais
Pour qui a déjà voyagé au Québec, notamment du côté du Mont Tremblant, le spa scandinave est une étape obligée. D’abord parce que c’est relaxant. Ensuite parce que c’est une expérience en soi que de sortir en maillot de bain par -10°C, de se faire cuire dans un bain bouillonnant avant de plonger dans une rivière gelée! A Montréal, il existe des spas nordiques couverts mais il y a aussi le « Bota Bota », installé dans un ancien bateau-théâtre ancré sur le Saint-Laurent. Vous pourrez patauger dans le jacuzzi se trouvant sur le pont, en admirant, juste en face, Habitat 67, un immeuble d’habitations futuriste conçu par l’architecte Moshe Safdie pour l’expo universelle de 1967.
Au Québec, difficile d’allumer la radio sans entendre parler des Canadiens de Montréal, équipe de hockey mythique de la NHL. Pourquoi ne pas aller les encourager lors d’un match à domicile au Centre Bell?
Magasiner sous terre
Pour faire son shopping été comme hiver, les Montréalais ont trouvé la solution! Ils ont créé le réseau piétonnier souterrain RÉSO, le plus grand au monde, avec ses quelque 32 kilomètres de tunnels, reliant des restaurants, des boutiques et même des musées!
Mais pour faire le plein de bonnes choses, on se dirigera plutôt vers le Marché Jean-Talon au coeur de la Petite Italie, où maraîchers, poissonniers et bouchers proposent un beau choix de produits frais. Mais de nombreux autres étals de produits locaux permettent aussi de remplir ses valises. Tout comme à l’incontournable Marché des Saveurs du Québec, situé juste en face, où l’on déniche le meilleur du Québec: bières, cidres, thé du Labrador, confiture de bleuets du Lac-St-Jean, miel de sarrasin, sirops d’érable…
N’oubliez pas non plus d’aller au dépanneur (la petite épicerie du coin). Certains, comme « Le Pick up », dans la Petite Italie, proposent même de bons sandwichs.
Oser les saveurs québécoises
Pour une première visite à Montréal, un passage par « La banquise » est obligatoire, pour aller manger une poutine. C’est l’équivalent montréalais de la friterie de la place Jourdan à Bruxelles! OK, ce n’est pas très bon — le Québécois aime la frite molle et la sauce en poudre… — mais l’endroit vit à toute heure du jour et de la nuit, fréquenté autant par les touristes que les locaux. Pour une vraie bonne poutine, on fera plutôt confiance au « Gras dur » (photo) ou au « Vladimir Poutine ».
Mais il n’y a pas que le fromage qui fait « couic-couic » (ce cheddar frais que l’on parsème sur la poutine)! Pour découvrir la grande richesse des fromages artisanaux québécois (dont certains au lait cru), direction la belle fromagerie « Bleu & persillé » (photo) dans le Plateau, qui organise régulièrement des soirées dégustation, ou aux marchés Jean-Talon et Atwater.
En hiver, l’autre incontournable, c’est la cabane à sucre, où l’on mange les oreilles de crisse, la soupe de pois au lard, le jambon au sirop, la tarte au sirop… S’il en existe en ville, le plus intéressant est de louer une voiture pour aller voir la sève couler dans les érablières. Le choix est immense! A une petite heure de Montréal, on pourra opter pour la très familiale « Les fendilles sucrées » (où le sirop d’érable est encore fabriqué au feu de bois) ou la gargantuesque « Cabane à sucre Au pied de cochon » du chef Martin Picard (photo). Attention, réservation obligatoire plusieurs mois à l’avance…
Sur la route, boulevard Décarie, on en profitera pour faire une halte au Gibeau Orange Julep. Ouvert en 1932, ce bâtiment iconique en forme de pêche géante, typique de l’architecture nord-américaine, sert toujours son improbable milk-shake au jus d’orange…
Se lever du bon pied
Situé dans une rue agréable du Vieux Montréal, Olive & Gourmando est une des adresses phares pour le petit-déjeuner. Au menu, à l’américaine: granola, paninis et ricotta ou de délicieuses pâtisseries maison. Pour un petit-déj sur le pouce dans un cadre grandiose, dirigez-vous, à deux pas, au Crew Collective & Café, un espace de coworking installé dans le hall d’une ancienne banque, pour un délicieux croissant ou un très à la mode toast à l’avocat.
A moins que l’on ne préfère la meilleure boulangerie de la ville, celle dont le pain séduit tous les chefs, Hof Kelsten. Ouverte dans le Mile End, la boulangerie artisanale de Jeffrey Finkelstein, qui a travaillé dans les restaurants les plus prestigieux au monde (du « El Bulli » au « Noma » en passant par le « Per Se ») propose des viennoiseries à tomber et le vendredi une parfaite hallah (pain tressé traditionnel de shabbat) et une babka au chocolat juste dingue!
Déjeuner avec style
Pour découvrir les richesses maritimes locales, le bon choix est Notkins, un superbe banc d’écailler à l’atmosphère chic et contemporaine situé en plein centre-ville. C’est le moment de découvrir des huîtres venues des quatre coins de la Nouvelle-Angleterre et du Canada mais aussi, en saison, le très prisé crabe des neiges.
Petit frère du « Bouillon Bilk », Cadet (photo) propose, dans un cadre élégant, des petites assiettes inspirées à partager, influencées par les cuisines du monde. En mode plus décontracté et rock and roll, chez Larrys (seconde adresse du « Lawrence »), on mange à petits prix plutôt britannique, avec par exemple un pudding à la queue de boeuf, même si ça part un peu dans tous les sens.
On aime surtout Hoogan & Beaufort (photo), restaurant lumineux bourré de cachet installé dans un ancien bâtiment industriel du Technopôle Angus, non loin du Parc olympique. Les assiettes de Marc-André Jetté sont créatives, jolies et bien assaisonnées. A faire couler avec des bières locales artisanales ou en piochant dans la belle sélection vineuse.
S’offrir une grande table
Si l’on ne mange pas toujours très bien au Québec, Montréal est, elle, très gourmande! Le choix y est très vaste, avec des restaurants dont les assiettes oscillent entre influences françaises, américaines, voire plus larges. La table la plus réputée (souvent considérée comme le meilleur restaurant canadien) est sans conteste Toqué! (photo), du chef Normand Laprise. Chez lui, les assiettes sont raffinées, et même s’il met superbement en avant les produits locaux, sa cuisine est avant tout d’inspiration française.
Chez Joe Beef (photo) — seule table canadienne à s’être glissée au prestigieux World’s 50 Best, à la 88e place en 2015 —, on fait par contre le grand écart entre France et USA, avec des plats savoureux mais souvent un peu lourds et trop copieux. Même constat du côté du Pied de cochon de Martin Picard, célèbre pour sa poutine au foie gras et ses portions pantagruéliques, notamment dans sa cabane.
Pour un menu plus dans l’air du temps, on choisira entre le plus classique Bouillon Bilk (photo) de François Nado, qui propose une cuisine locavore élégante (avec notamment une belle carte de vins canadiens), ou le plus contemporain Mousso d’Antonin Mousseau-Rivard où, à l’image de la cuisine, les flacons sont plutôt branchés nature.
Goûter la jeune cuisine
Depuis quelques années, Montréal peur compter sur une nouvelle génération de jeunes chefs proposant une cuisine moderne, bien ancrée dans les saisons — et ce n’est pas chose facile au Québec, où l’hiver dure près de 5 mois! — et son terroir local. C’est le cas de Simon Mathys au Manitoba (photo), génial comptoir gourmand où il cuisine en mode freestyle, avec des ingrédients sauvages comme les baies d’aronie ou le poivre des dunes. Et on se souvient encore de sa canette de la ferme Canard Goulu à Saint-Apollinaire (près de Québec), accompagnée d’une bolognaise aux coeurs d’agneau!
Dans le Vieux-Montréal, le jeune Jonathan Rassi fait les 400 coups (photo) pour conserver ses bleuets de mille façons en prévision de l’hiver. Influencé par la cuisine nordique, John Winter Russell, en propose une version toute canadienne au Candide, installé au sous-sol d’une ancienne église. Tandis que Jason Morris, au Fantôme, sort des petits plats créatifs, parfois très réussis, parfois moins…
Enfin, dans le quartier très vivant de la Petite Bourgogne, on adore la version bar à vins du fameux « Joe Beef », Vins Papillon (photo), où les bonnes idées fusent et où les plats se font gourmands sans être lourds.
Plonger dans la culture deli
Si Toronto est aujourd’hui le centre majeur de la communauté juive canadienne (plutôt orthodoxe), Montréal a longtemps été le port d’entrée des Juifs au Canada. Et si, comme partout dans le monde, les delis disparaissent, il reste quelques adresses authentiques à découvrir, concentrées dans le Mile End. A commencer par Schwartz’s pour manger la meilleure « smoked meat » (sorte de pastrami) de la ville. En constante compétition avec son rival Lester’s(photo). Testez les deux adresses et faites votre choix!
Il faudra également départager les délicieux bagels cuits au feu de bois (une particularité montréalaise) de chez St-Viateur (photo) et de chez Fairmount.
Tandis qu’on ira casser la croûte chez Wilensky, une institution restée dans son jus depuis 1932 et où l’on sert toujours le même sandwich grillé à base de salami et de saucisson de boeuf, avec une touche obligatoire de moutarde. Dans la tradition américaine, le lieu propose aussi des sodas maison à l’ancienne, notamment la racinette (root beer).
Ne pas manquer le brunch
Le brunch est une véritable institution à Montréal. Le week-end, quasiment tous les restaurants lui consacrent un menu. L’adresse qui fait fureur en ce moment, c’est Lili.Co, sur le très animé boulevard St-Laurent. On y sert une cuisine aux inspirations variées, entre pancakes au bacon, banane et sirop d’érable et crêpe vietnamienne « banh xèo ».
Juste à côté, Le comptoir charcuteries et vins propose notamment une jolie sélection de charcuteries du monde entier faites maison: coppa, lomo, figatelli…
Tandis que si l’on a une envie plus classique et surtout plus française, on se rendra dans l’une des meilleures pâtisseries de la ville, chez Patrice Pâtissier dans la Petite Bourgogne. Le kouign amann de Patrice Demers est une tuerie et les petits petits plats salés du brunch du dimanche très bien ficelés.
Manger à pas d’heure
Le grand bonheur outre-atlantique, c’est que l’on mange à tout heure du jour et de la nuit! Même passé minuit, il y a toujours un truc à grignoter. Et pas que la poutine de La banquise! C’est l’heure idéale pour goûter la « smoked meat » de chez Schwartz’s (photo), delicatessen mythique dont la propriétaire n’est autre que la plus célèbre des Québécoises, Céline Dion. On évite ainsi les hordes de touristes venus faire la queue en journée…
Dans le quartier branché de Saint-Henri, près du marché Atwater, Foiegwa met à l’honneur un autre produit cher au coeur des Québécois: le foie gras. Ouvert jusqu’à 2h du matin, ce diner contemporain offre la possibilité de l’ajouter à tous les plats! Mais on préférera un simple et bon tartare de boeuf, truffe, parmesan et chips de panais.
Siroter un cocktail
Montréal, ce n’est pas New York, Londres ou Paris. Mais depuis quelques années, les choses évoluent et, à chaque visite, de nouveaux bars à cocktail éclosent. C’est le cas d’Agrikol, un bar d’inspiration haïtienne imaginé par les leaders du célèbre groupe montréalais Arcade Fire. Au menu, c’est rhum à gogo. Avec notamment un ti-punch de fou à composer soi-même avec du jus de canne pressé minute! De délicieux pâtés de viande pour éponger tout ça et on a complètement oublié la neige…
Dans une ambiance plus chic et plus feutrée, le Atwater Cocktail Club est un très beau speakeasy que l’on doit à l’équipe du « Foiegwa », qui sort des cocktails bling-bling bien balancés, comme ce « Buena Vista » à base de mezcal, cynar, amaro Monténégro, piment et fumée de cigare.
Autre coup de coeur, autre speakeasy, le Cloakroom est dissimulé derrière un miroir, chez un tailleur chic du centre-ville. Le lieu est intimiste et classe, les cocktails sont sobres et très soignés.
Découvrir les « broue-pubs »
Le Québec compte plus de 150 micro-brasseries, produisant quelque 3348 bières! Dont certaines valent vraiment le détour, comme celles du « Trou du Diable » à Shawinigan ou de « La brasserie de Dunham » dans les Cantons de l’Est. A Montréal, on pourra déguster leurs bières à l’Isle de garde, un très beau broue-pub — établissement qui vend sa propre bière en fûts et dans lequel on peut souvent manger un morceau. On brasse ici de très bonnes bières, souvent en collaboration avec d’autres brasseries québécoises, et l’on sert des plats simples et gourmands.
Souvent prise d’assaut, Dieu du ciel (photo), la microbrasserie star de Montréal, mérite la visite pour ses créations, tout comme Vices & Versa, qui propose 35 bières de micro-brasseries québécoises au fût et où l’on peut profiter d’un chouette jardin en été.
Si vous cherchez autre chose qu’un burger ou une poutine, direction Le Réservoir. Moins impressionnant au niveau des bières, ce broue-pub propose une cuisine végétale soignée et originale, imaginée par le très talentueux Marc-Alexandre Mercier, chef du regretté « Hotel Herman ».