30db4a7dfbab049d33c159680f2c1fc7.jpgRome réserve des trésors architecturaux et culturels mais sait aussi ensoleiller les papilles. Petite balade gourmande dans les rues de la ville Eternelle…

 

Du forum antique aux sculptures baroques du Bernin, Rome a tout pour séduire, le temps d’un week-end automnal. Si la ville éternelle n’est pas traditionnellement une capitale gastronomique – les Romains préférant manger rapidement et pas cher dans de petites osterie –, elle s’ouvre depuis quelque temps à une cuisine plus sophistiquée ou même exotique. Ainsi, se multiplient adresses branchées ou petits lieux inventifs où l’on revisite la tradition avec enthousiasme.

En Italie, la journée ne peut commencer sans un café al banco. A l’élégant Gran Caffè La Caffettiera, à deux pas des somptueuses fresques d’Andrea Pozzo de l’église Saint Ignace, on déguste l’un des meilleurs cafés de Rome. Si ce n’est qu’ici, espressi et cappucini sont… napolitains. Le café ne bout pas mais s’écoule très lentement dans la tasse… Un pur moment de bonheur qui s’accompagne d’excellentes sfogliatelle napolitaines ou de délicieuses brioches.

A midi, après une promenade à la Fontaine de Trevi, une visite du Panthéon ou de l’église du Gesù, une courte halte s’impose à l’Enoteca Corsi, l’une des cantines préférées de quelques hommes politiques italiens. Il faudra sans doute faire la file une vingtaine de minutes sur le trottoir, mais l’attente sera récompensée. Dans un décor réduit à sa plus simple expression, quelques suggestions quotidiennes sont servies de façon express par un personnel souriant. Ici, pasta all’amatriciana et trippa à la romaine (tomate et herbes) se succèdent avec bonheur –dommage que tout soit un peu tiède… Avant de se laisser tenter par le mille-feuille à la crème de gianduia préparé par la serveuse, la fille du patron. Etonnamment léger…

Un chef ambitieux (ATTENTION FERME)

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L’Altro Mastai

Après une après-midi bien remplie à déambuler sur le Palatin ou à s’émerveiller devant l' »Appolon et Daphné » du Bernin à la Villa Borghese, on s’offrira une belle soirée dans l’un des meilleurs restaurants de Rome… Situé dans une petite ruelle près de la Piazza Navona, L’altro Mastai (ATTENTION FERME) contraste avec les osterie alentour. Un décor international élégant sert d’écrin au talent de Fabio Baldassarre. Qui démontre que la cuisine italienne peut, quand elle s’en donne les moyens, se prêter à la sophistication à la française. C’est que le chef a travaillé quatre ans à « La Pergola » (seul trois étoiles de Rome) et en Angleterre, chez le Français Raymond Blanc. Ouvert depuis 2000, son restaurant a déjà décroché sa première étoile Michelin en 2005 et affiche le joli score de 82 au « Gambero Rosso » 2008.

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Sorbet à la tomate, burrata di buffala et crème aux anchois.

Son menu-dégustation enchaîne sept plats tout en légèreté. Impossible de tout énumérer mais on garde un souvenir ému du sorbet à la tomate servi en mise en bouche sur une burrata di buffala et une crème aux anchois. Simplement superbe. Parmi les entrées, Polenta au maïs frais, julienne de calamar cru et cabillaud lardé s’égayent de quelques pop-corn. Etonnant mais réussi. Tout comme le tartare de boeuf servi avec une glace à la betterave à la texture parfaite.

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Tartare de boeuf & glace à la betterave.

Pour accompagner ce festival de saveurs, qui manque, à quelques rares moments, d’un peu d’équilibre, on laissera Alessia Meli dénicher quelques splendides flacons italiens. La jeune sommelière fait un sans faute, du divin Gewürtztraminer 2006 de la maison Nussbaumer (Alto Adige), jusqu’au vin rouge de dessert des Pouilles qui accompagne l’impressionnante déclinaison « Cioccolato-mania ».

 

Un dernier verre

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Une ruelle de Trastevere.

Le portefeuille un peu allégé mais le sourire aux lèvres, reste à se promener à Trastevere. Le soir, ses ruelles minuscules accueillent la jeunesse romaine et les touristes en mal d’italianitude pour un dernier verre jusqu’aux petites heures dans les nombreux cafés… L’ambiance est grisante. Et si l’on a encore envie d’un gelato, on ne manquera pas de s’arrêter chez « Checco er Carettiere » pour un cornet pignons de pi
n / variegato alla nutella. La journée, on y mange aussi de la queue de boeuf sauce tomate ou des spaghetti cacio e pepe, mais c’est une autre histoire…

Tout comme le petit marché très sélect du Campo dei Fiori, où l’on déniche de quoi se mijoter de bons petits plats, à commencer par les traditionnelles puntarelles romaines.

 

Envie de lecture ?

Pour trouver un restaurant, on feuilletera le guide « Gambero rosso », dont l’édition 2008 vient de paraître (224 pp., 10 €).