C’est un resto peu banal qui a ouvert début septembre près de Genappe. Un projet a priori un peu bancal – mêlant café, resto et espace d’exposition – mais qui se révèle au final plutôt réussi… Après une carrière dans le bâtiment, Serge Luypaert a choisi, avec son épouse, de se reconvertir dans la torréfaction de café artisanale. Quand son ami David Martin découvre le corps de ferme qu’il entend investir, il le pousse à voir plus grand en doublant « Le Lieu » (la marque du café) d’un restaurant.
Un ancien de « La Paix » en cuisine
Le chef étoilé a non seulement mis quelques billes dans l’affaire mais il a aussi placé en cuisine le jeune Thomas Henaut, 29 ans, qui a passé cinq ans à « La Paix » à Anderlecht et, avant cela, deux années au « Yume » d’Yves Mattagne.
Ce qui frappe d’abord en ce « Lieu », c’est l’espace, immense et décoré de façon pointue, avec ce grand bar où trône une sublime Spirit Duette, la Rolls de la machine à expresso. Pourtant, la salle n’accueille que quelques tables et 18 couverts seulement. Le restaurant n’étant ouvert que trois jours par semaine, la réservation est indispensable.
Un jeune chef seul aux fourneaux
Seul aux fourneaux, Thomas Henaut compose tous les 15 jours un menu unique 5 serv. à 70€, servi de manière un peu pompeuse en gants blancs mais dans une vaisselle choisie. C’est un peu cher, mais le jeune chef abat une sacré travail! Et ce dès les mises en bouche, avec une jolie tapenade de girolles et mousse de chèvre.
Et surtout un classique de « La Paix » qui prend ici tout son sens: le cappuccino de bisque de crabe et café (d’origine brésilienne) parfaitement exécuté.
Tout n’est pas encore au point (notamment le plat, un filet de canette des Dombes servi avec un accompagnement trop douceâtre mêlant potimarron et maïs hors saison) mais le potentiel est évident.
On aime la simplicité et le service à l’ancienne en salle. Ainsi, les oeufs à la coque sont brouillés à table avec de la ciboulette, du beurre de la ferme de la Goyette voisine et un peu de truffe du Périgord râpée.
Un joli dessert
Avant cela, on s’est aussi régalé de ce joli tarama maison d’oeufs de cabillaud fumés, servi avec un blinis (assez moyen), des œufs de saumon et lentilles du Puy. L’assiette est superbe mais avec sans doute un peu trop de travail inutile. Car on ne sent pas chaque élément, dont la feuille de céleri-rave cuite en croûte de sel…
En dessert, même soucis. Il est construit autour d’une délicieuse mangue du Pérou, parfaitement mûre, mais qui disparaît derrière la crème et le sorbet citron. Dommage car la madeleine et l’infusion citronnelle sont vraiment très bons.
Très belle sélection de vins
On aime aussi la sélection des vins (35€), pleine de découvertes. Rien d’étonnant puisque la carte a été confiée à un autre ami du patron, Fabrice D’Hulster, le sommelier du « Sea Grill ». Lequel a notamment composé pour « Le Lieu » l’assemblage de l’excellent champagne maison, produit par la maison Rigot Caillez à Damery. Une certaine vision du luxe brabançon, avec en prime un service aux petits oignons!…
Envie d’y goûter?
- Cote: 6,5/10.
- Cuisine: contemporaine.
- Cadre: design.
- Cave: belle sélection.
- Terrasse: non.
- Parking: oui.
- Adresse: 1 rue Dernier Patard, 1470 Baisy-Thy..
- Rens.: 02.851.77.36 ou Facebook.com/lelieu1470.
- Ouverture: ouvert le jeudi, le vendredi et le samedi soir (mercredi et samedi après-midi pour le torréfacteur).
Cet article est paru dans le « Trends-Tendances » du 18 janvier 2018
La fille: « Ce qui sort de l’ordinaire ici, c’est l’accueil chaleureux des propriétaires du « Lieu ». Et l’on sent bien qu’avec un coup de main en cuisine, le jeune chef peut encore mieux faire (mais sans augmenter les prix!). »
Le garçon: « Des débuts prometteurs pour cette adresse. D’autant qu’on peut aussi y acheter du bon café mais aussi l’excellent champagne maison (30€ la bouteille). »
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