Aller manger chez Bon Bon un mardi soir ce n’est pas banal, mais sentir l’odeur des frites en arrivant, c’est carrément inattendu! Il se trame décidément quelque chose du côté du célèbre restaurant de l’avenue de Tervueren…

« On va replonger une frite, gros! »

Depuis la mi-juin et pour trois mois, Christophe Hardiquest a en effet confié ses cuisines (lorsque la table doublement étoilée est fermée) à Adrien Cunnac, son second depuis huit ans. « C’était une manière de conserver tout le personnel avec les nouvelles mesures de sécurité », explique le jeune chef français.

Depuis la cuisine ouverte sur la salle, là encore, on entend des phrases auxquelles on n’est pas habitué en ces lieux. Du genre: « On va pouvoir replonger une frite, gros! » C’est clair: la jeunesse a pris le pouvoir chez Bon Bon.  Ou plutôt au Bon Bistro, nom choisi pour cette formule bistronomique éphémère, dans l’esprit de ce qu’Hardiquest avait proposé il y a trois ans dans son Bistrot de l’été installé Chez Marie à Flagey. 

Mais côté déco et ambiance (voire clientèle), on est moins raccord au « Bon Bistro ». À part les nappes à poix plastifiées et le vin au pot (un pichet de 46 cl comme dans les bouchons lyonnais), difficile en effet de se croire au bistrot. Même la playlist se fait d’abord lounge, avant de laisser heureusement la place à Edith Piaf et à Yves Montand.

Carte canaille

Heureusement, la carte, inscrite sur tableau noir, se la joue plus canaille, avec moins de chichis qu’au Bistrot d’été. Et hormis une entrée à oublier, des petits gris de Namur mariés à une sauce trop sucrée à base de réglisse et de fromage Valèt (22€), tout est très bon.

Même si les prix volent assez haut: 20€ quand même pour la tête pressée et crème de raifort.

Une viande de malade!

Un peu plus cher (30€) qu’au Vieux Saint Martin (brasserie fréquentée par le chef Hardiquest), l’américain, préparé à l’aloyau, est agrémenté de persil frais et légèrement grillé. C’est bon. Rien à redire, non plus, sur les frites, la mayo et la salade.

Mais on se réjouit surtout de voir Cunnac proposer, de façon audacieuse, une entrecôte de… poney (42€). Également à la carte de « Bon Bon », voilà une viande d’exception, un peu plus grasse que du boeuf, fondante à souhait. Ici proposée avec une sauce Foyot, une béarnaise additionnée de glace de veau.

La soirée se termine par un très gourmand baba mouillé à la kriek Cantillon (14€), avec des cerises marinées et une chantilly à l’amandon de pruneaux. Un dessert qui trouve le parfait équilibre entre sucre et acidité.

Cet article est paru dans le « Trends-Tendances » du 2 juillet 2020

Envie d'y goûter?
  • Cote: 7/10.
  • Cuisine: bistrot.
  • Cadre: lounge.
  • Cave: française.
  • Terrasse: oui.
  • Parking: aisé.
  • Adresse: 453 avenue de Tervueren, 1150 Bruxelles.
  • Rens.: www.lebonbistro.com ou 02.346.66.15.
  • Ouverture: du dimanche au mardi, à midi et deux services le soir à 18h30 et 20h30.
L'avis de La fille & du Garçon

restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seino La fille: « On a bien mangé chez ‘Bon Bistrot’. La merveilleuse viande de poney, peu consensuelle, est une tuerie et mérite à elle seule le déplacement. Mais pourquoi ne pas avoir un peu plus joué sur le décalage bistrot-gastro?. »

restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seino Le garçon: « Entièrement d’accord. Cela manque sérieusement de bistrot dans cette formule! C’est bon, certes, mais c’est quand même très cher et l’ambiance n’y est pas vraiment. Tout cela manque de vie, d’ambiance… »