Grégory Gillain, ancien second de « L’eau vive », s’est installé dans une ancienne gare du Condroz très joliment réaménagée. Proposant une cuisine bien pensée même si celle-ci a encore une belle marge de progression.
Ancienne gare réaménagée
Posée le long de l’ancienne ligne de chemin de fer 126, désormais un sentier Ravel, l’ancienne gare d’Hamois a été reconvertie en un agréable restaurant. La superbe charpente contemporaine apparente confie une certaine majesté aux lieux, tandis que la déco fonctionnelle accentue l’impression de modernité de cette table de campagne imaginée par Grégory Gillain et son épouse Hélène Fays, deux anciens de « L’eau vive » à Arbre.
Avec un jeune chef formé dans les cuisines étoilées de Pierre Résimont et vainqueur en 2013 la première édition de l’Etoile de la cuisine belge, on est forcément entre de bonnes mains. Si sa carte met en avant la bistronomie, les prix sont plutôt ceux d’un restaurant gastronomique.
Le cousin de Carl Gillain (chef de « L’Agathopède » à Namur et du « Wine & More » à Erpent) propose heureusement un lunch à 18€ et un menu 3 sera. à 35€, que l’on pourra faire précéder d’un apéro dans l’air du temps. Les gin-tonic (12€) sont en effet au menu, tout comme le cidre (5€), qui connaît un vrai retour en grâce depuis peu.
De belles idées
La dégustation commence avec une bonne soupe de cèpes belges, qui accueille un oeuf de ferme basse température, des croûtons et des des lardons. Une jolie proposition hivernale (que l’on peut rehausser de foie gras contre un supplément de 5€) où l’on aurait quand même bien vu quelques morceaux de champignons pour relever le tout. On reste plus perplexe face à l’autre entrée.
Le saumon fumé de l’atelier de Vincent Dawagne (près de Mettet) est excellent mais l’accompagnement asiatique guère intéressant: riz à sushi trop cuit, concombre et une une bonne petite mayonnaise au saté.
Bien cuit, le pavé de cabillaud est joliment posé sur une fideuà (vermicelles noirs en paëlla) comme à Valence, avec coques, moules, jus de crevettes…
Mais c’est le filet de biche (+5€) qui s’impose. Très tendre, il est cuisiné de façon classico-moderne, avec une crème de céleri-rave, de la betterave et une mousseline de rattes. Un plat qui fait merveille avec le croze-hermitage 2012 du domaine Jeanne Gaillard (40€), parfaitement représentatif d’une carte des vins brève mais bien pensée, avec un fort accent sur les vins d’auteur français.
Des desserts trop sucrés
Un peu trop sucrés (tarte citron meringuée et sorbet framboise, mais surtout les figues de Solins caramélisées au balsamique), les desserts laissent à nouveau s’exprimer le goût de Grégory Gillain pour un classicisme joliment modernisé et toujours gourmand. Rien de bluffant, certes, mais une cuisine franche qui fait de « La gare d’Hamois » l’une des belles nouveautés dans la région.
Envie d’y goûter?
- Cote: 6,5/10.
- Cuisine: française.
- Cadre: campagne chic.
- Cave: française.
- Terrasse: oui.
- Parking: oui.
- Adresse: 45B chaussée de Liège 5360 Hamois.
- Rens.: 083.22.05.49 ou www.lagaredhamois.be.
- Ouverture: fermé lundi et mardi.
Cet article est paru dans le Trends-Tendances du 10 décembre 2015.
La fille: « Un restaurant où l’on se sent bien, avec un service très professionnel. Manque juste un peu plus d’éclat dans l’assiette. Mais le menu est d’un bon rapport qualité-prix (pour peu qu’on ne succombe pas aux différents suppléments…«
Le garçon: « J’ai été assez séduit par ce nouveau restaurant. J’y retournerais volontiers car le jeune chef a clairement un beau potentiel. »