Voici un petit carnet d’adresse avec les restaurants que nous avons testés à Santorin.

Une île qui, malgré le tourisme de masse, a su préserver quelques excellentes tavernes familiales traditionnelles où l’on mange « comme à la maison » (« Taverna Roza » et « The Cave of Nikolas »). Où sont nées aussi des tavernes d’un nouveau genre, plus modernes mais qui ont conservé le respect des produits et de la cuisine traditionnelle et qui luttent contre la malbouffe touristique (« Selene Wine Bar » et « To Psaraki »). Une île où l’excellence existe aussi avec le « Selene », le plus renommé des restaurants des Cyclades qui, lui aussi, respecte le terroir mais le sublime dans des préparations plus gastronomiques.

PS: nous n’indiquons pas d’adresses. Il n’y en a pas vraiment… Les villages sont tout petits, il suffit de demander… Ou de repérer les localisations précises sur cette carte…

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Oia

Roka

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« Roka » est un joli petit resto à l’écart de la promenade principale d’Oia, loin du tumulte en somme. Il n’offre pas de vue sur la Caldera mais une superbe terrasse orange et turquoise avec de jolies banquettes et des tonnelles où s’accrochent harmonieusement quelques plantes grimpantes. L’ambiance y est détendue et de nombreux Grecs sont attablés ce soir-là. Bon signe… Si l’on choisit la terrasse en cette chaude soirée d’été, les salles à l’intérieur sont tout aussi jolies.

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Aubergines en sauce

La cuisine de chez « Roka » cherche à mettre en avant les produits locaux : fava, féta, vins de Santorin… Et si la carte des vins offre effectivement une belle sélection de bonnes bouteilles locales, comme ce Gaia Wild Ferment, Assyrtiko Santorin DOP 2010 (30€), la cuisine y est un peu décevante, manquant même de saveur parfois.

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La fameuse fava de Santorin

Si la fava (6,50€), purée de pois cassés jaunes, est bonne, elle est un peu trop chargée en huile. Les gambas saganaki, cuits avec des tomates et de la féta (14€), manquent clairement de fraîcheur et le poulpe cuit au vin doux est un peu chiche (11€). On préfère assurément les aubergines cuites en sauce dans un caquelon (7,50€) ou les sardines (7,50€). Dommage, l’endroit était vraiment charmant. D’autant qu’on y offre le vinsanto pour clôturer le repas.

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Poulpe cuit au vinsanto

 

Oia (Port d’Amoudi)

Psarotaverna Katina

Pour arriver au petit port d’Amoudi, il faudra descendre 300 marches depuis Oia (et ensuite les remonter en fin de repas!) mais le paysage et l’ambiance méritent le voyage. Pour les moins courageux, il y a toujours la solution traditionnelle, héler un âne ! « Katina » est une petite taverne de bord de mer très agréable, « the place to be », entre touristes et locaux.

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C’est ce qu’on appelle en grec une psarotaverna, une taverne spécialisée dans le poisson, que l’on ira d’ailleurs directement choisir au comptoir. On a ici tous les mezze classiques: tarama (5€), tzatziki (5€), salade d’aubergine (5€), fava (7€), tomatokeftedes (7€), salade de tomates (3€)…

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On a adoré le tarama, goûteux à souhait, et le calamar grillé, juste parfait et tendre.

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Des vlytas (un genre de bettes) et du tarama.

Mais nous avons été très déçus par la spécialité maison, les spaghettis à la langouste (82€/pour 4 pers.) et quelque peu par les poissons grillés (50€/pour 4 pers.): rouget, rascasse, petite daurades grise et royale… La fraîcheur était bien au rendez-vous mais le tout était un peu trop cuit et les pâtes trop poivrées. Trop de monde ce soir-là sans doute, d’où le manque d’attention du chef…

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  • Rens.: +30.2286.071.280.

 

Pyrgos

Selene

Le « Selene » a déménagé en 2010 de Fira, la ville principale de l’île, à Pyrgos, petit village pittoresque du centre de l’île, plus calme et bien agréable sur sa colline. Sur une petite place tranquille, au pied du centre de Pyrgos, on découvre un joli restaurant sur deux étages avec un bar à vins et à mezze en bas (qui fait aussi café et épicerie) et un resto au-dessus dans le même ensemble architectural que le musée du folklore « Drosos-Chrysos ».

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La salle offre une harmonie entre le rétro d’une taverne traditionnelle et quelques éléments plus modernes, un peu à l’image de la cuisine des lieux. Mais on s’installe à la terrasse – un peu venteuse – pour profiter du coucher de soleil. Ici, pas de menu. Le choix s’opère donc à la carte, qui change en fonction des saisons. Les prix sont plus proches de nos standards! Normal, on se trouve dans un restaurant gastronomique.

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L’accueil est d’ailleurs très pro et le sommelier n’hésite pas à nous donner des conseils pour nous faire découvrir un vin de Santorin que nous n’avons pas encore goûté… Ce sera un Thalassitis de chez Gaia (28€), bien agréable avec ses notes de pamplemousse et de citron vert. Mais la carte des vins propose aussi les vins des maisons Sigalas et Hatzidakis, les deux meilleurs vignerons de l’île.

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La mise en place est soignée: pain maison aux feuilles de câprier, olives noires et volaki (un fromage relevé de l’ile de Tinos) et excellent trio de mises en bouche, qui dégagent une belle harmonie gustative. Mayonnaise de fava au safran et feuilleté à la tomate, soupe de melon vert et moule frite saganaki (tomate-feta).

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Mais c’est avec l’entrée, le Santorini Garden (15,50€), avec tous les légumes qu’offrent l’île de Santorin, qu’on est bluffé ! Un plat sobre mais une véritable ode aux produits locaux. Aubergine blanche enroulée au mizithra (sorte de ricotta au lait de chèvre), petites courgettes rondes crues, feuille de vigne frite, feuilles de câpres, tomates cerises, coulis de câpres, fava en salade. Sans oublier ces fausses pierres noires réalisées avec du pain d’orge, représentant la lave de cette île volcanique.

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On aime moins les nioki de fava, des gnocchi un peu trop denses qui accompagnent toutefois un excellent bouillon préparé avec des harengs fumés et servis avec des tranches de salami de Lefkada (un salami de porc fabriqué sur la côte ouest de la Grèce) (16,50€).

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Si la présentation est un peu kitsch, dans un coquillage, les trahanas (blé concassé) assaisonnés d’une sauce au citron et de nombreuses herbes aromatiques et d’oursins, sont un régal, servis avec des toasts à l’avgotaracho (œufs de mulets gris séchés, la poutargue grecque).

On aime l’idée de cette variation autour du cabillaud et de la betterave. Il est ainsi présenté grillé sur un lit de feuilles de betteraves avec à ses côtés un cannelloni de brandade (la brantada de Santorin) dans une gelée à la betterave. Présentation très travaillée et soignée pour ce plat qui présente un accord gustatif évidemment bon. Dommage cette légère surcuisson du poisson.

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Problème de surcuisson que l’on retrouvera dans l’assiette d’agneau. La croquette d’agneau confit est excellente mais la côte d’agneau aurait mérité une cuisson plus attentive.

On termine en beauté avec un plateau de fromages des Cyclades servi avec une délicieuse marmelade de tomates et gingembre et un dessert original. Une mousse au chocolat, coulis de vinsanto et café grec présenté avec un millefeuille d’aubergine fumée et une glace à l’aubergine fumée (12€).

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Au « Selene », on déguste une cuisine qui a le mérite de chercher à bien mettre en valeur les produits grecs de qualité, qu’ils soient locaux ou d’autres régions. Pour les plus petits budget, le wine bar propose une cuisine plus abordable mais qui met tout aussi en valeur la richesse des produits de Santorin et des Cyclades. Où l’on pourra notamment déguster le chloro, le rare fromage local.

 

Akrotiri

The Cave of Nicolas (Η σπηλιά του Νικόλα)

Belle taverne d’Akrotiri creusée à même dans la roche, « The Cave of Nikolas » date de 1967, lorsque les fouilles du site archéologique de la ville néolythique d’Akrotiri débutent. Ce seront d’ailleurs les archéologues qui seront ses premiers clients. On mange y mange l’hiver dans le très agréable yposkafo (salle creusée dans la roche) mais, en été, on s’attablera plus volontiers à la terrasse, en bord de mer, d’où partent les bateaux pour emmener les touristes vers les fameuses Red Beach, White Beach et Black Beach.

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L’accueil est très affable ici. Et on est vite emmené dans l’arrière-salle pour choisir le poisson dans les frigos, des poissons magnifiques, ultra-frais, aux yeux bien brillants ! On sélectionne un rouget et d’autres petits poissons de roche.

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Mais avant de les déguster juste grillés, on choisit un petit plateau de mezze (16,50€) qui s’avère en fait plantureux et délicieux. Parmi les meilleures tomatokeftedes dégustés à Santorin et sans aucun doute la meilleure melitzanosalata. Ce caviar d’aubergine blanche parfaitement assaisonné à l’ail, au basilic et au vinaigre est juste une tuerie! Mais tout est frais et bien préparé, que ce soit la fava ou la salade horiatiki garnie à Santorin de délicieuses feuilles de câpres. Les légumes sont cultivés par la famille et on le sent, pas besoin de trucs de cuisiniers quand on a des produits frais comme ça… On aurait bien tout goûté!

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L’addition est en plus pas salée du tout (32€ pour deux, avec un peu de vion!) et, en dessert, on a droit à une petit yaourt grec surmonté de spoonsweet à la carotte ou glyko karoto, des carottes confites. Une adresse imparable!

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Vlychada

To Psaraki

Psarotaverna nichée sur la falaise au-dessus de la marina de Vlychada, « To Psaraki » fait partie des restaurants les plus réputés de Santorin. Non parce qu’il s’agit d’un restaurant chic et hors de prix mais parce qu’il s’agit d’une adresse traditionnelle revisitée, où l’on s’attache à proposer une cuisine de taverna de qualité et abordable, à mille lieues de la cuisine de fast food grecque sur laquelle on peut malheureusement tomber dans ces zones très touristiques. Ouverte en 2010, elle est l’idée de Thanasis Sfougaris et Angeliki Synetou, qui ont travaillé dans les meilleurs restos de Grèce dont 10 ans à Santorin. Sur le papier, c’est imparable. Reste à voir dans l’assiette…

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Si l’intérieur du restaurant n’a pas grand charme, on préfère de toute façon s’asseoir à la terrasse qui donne sur la Marina et qui offre un peu de vent. Vu la chaleur en ce mois d’août, ce n’est pas de refus!

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On choisit d’abord quelques mezze : tarama maison (4€), avgotaracho (14€), calamars frits (7,50€), purée d’aubergine fumée (4€). Si le tarama est beaucoup moins bon qu’à la « Taverne Katina » d’Amoudi et que, décidément, on préfère la purée d’aubergines blanches non fumées, les calamars frits sont comme il faut et la poutargue grecque excellente ! Elle est servie sur des toasts grillés à l’huile d’olive et garnis d’un peu de yaourt. Quand, en plus, on boit quelque rasade de raki crétois (tsikoudia) servi avec le plat, c’est un pur bonheur !

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Avgotaracho (poutargue) et raki font bon ménage…

Pour suivre, on choisira deux animaux marin curieux, un homard des rochers sans pinces ressemblant à une langouste mais avec une carapace urticante (90€/kg) et un poisson scorpion (40€/kg), en fait de la rascasse. On les demande tout simplement grillés pour découvrir leur goût. Il s’agira là du meilleur poisson dégusté pendant les vacances. Pas seulement parce qu’il était frais mais aussi parce qu’il était parfaitement cuit !

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Pour faire passer tout ça, un bon petit Nichteri de la coopérative Santo (19€). On a pas non plus oublié le dessert, un excellent galaktoboureko, un gâteau au lait cuit emprisonné dans des feuilles de filo. Décidément ne très bonne adresse !

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L’excellent galaktoboureko

Taverna Limanaki

Le restaurant de la marina de Vlychada. Ici, rien n’est très fin surtout le vin, un Assyrtiko qui sent la chèvre à plein nez! On a plutôt droit à de la cuisine roborative. Parmi les mezze, tout est sur la même ligne: caviar d’aubergine (3€), tomatokeftedes (4,50€), fromage frit saganaki (4€), moussaka (7€), fava (4,90€), tzatziki (3€), poulpe au vinaigre (8,50€)…

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Même si les petits rougets choisis dans les frigos des cuisines sont bons. On préfèrera franchement aller au « To Psaraki », situé juste au-dessus… C’est un peu plus cher mais le plaisir est tout autre!

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  • Rens.: + 30.2286.032.000.

 

Vourvoulos

Taverna Roza

Au coeur du hameau de Vourvoulos, « Roza » est une taverne familiale comme on n’en fait plus ! Toute la famille œuvre à la réussite des lieux jusqu’à la culture des légumes et des fruits et l’élevage de viande confiés à Adonis, le mari de Roza.

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Si, ce midi-là, le barbecue n’est pas allumé, on profite du calme de cette taverna peu touristique, où les locaux vont manger. On s’installe à une petite table et on commande des dolmadakia maison (6€), des feuilles de vignes farcies avec du riz réalisées dans les règles de l’art, et la fava (5,50€). Elle est ici servie chaude et presque liquide avec des feuilles de câpres, pour un résultat plus traditionnel.

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Fava et chloro maison

Tout est ici un délice que ce soit le chloro maison, le fromage local, servi avec des tomates cerises et des feuilles de câpres (4,50€) ou le lapin krasato (qui rappelle le brasato italien; d’ailleurs, c’est le même mot…), servi dans une sauce au vin et au vinaigre avec des oignons et des frites (9€).

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Dolmadakia et lapin krasato

Pour clôturer ce festin, on se régale d’un halva à la semoule accompagné de noisettes et de sirop de chocolat. Bref, on sert ici sans aucun doute le meilleur de la cuisine traditionnelle de Santorin pour un prix plus que modique!

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Halva de semoule

  • Rens.: +30.2286.024.378.

Fira

Taverna Naoussa

En plein cœur de Fira, dans les ruelles touristiques, cette taverne sert des plats tout à fait recommandables. Le décor est celui des tavernes habituelles, sans élégance mais avec le charme de là-bas. Tandis que sa situation en hauteur permet d’être à l’abri du tumulte. Les service est en plus sympa et multilingue. On a même droit à un petit pichet de vin gratuit, en plus du demi de vin maison (6€), du nikteri de la coopérative.

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Belle entrée en matière, un petit tzatziki de betterave, vient ouvrir l’appétit. On débute avec une salade de Santorin (9,50€), en fait une salade horiatiki avec de bons produits locaux. Si elle est servie sans assaisonnement, les tomates cerises sont excellentes tout comme le concombre et le piment doux mais ce n’est pas assez généreux en câpres, feuilles de câprier et olives noires…

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Les soutzoukakia (9,80€), ses boulettes de viandes à la sauce tomate parfumées au cumin et servies avec du riz, sont délicieuses également. Les gemista, des légumes farcis au riz et à la menthe, ici un poivron jaune et une tomate sont tout à fait corrects (8,50€).

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Soutzoukakia et gemista

On viendra dans cette taverne plus pour déguster des classiques de la cuisine grecque que pour réellement déguster la cuisine de Santorin.

  • Rens.: +30.2286.024.869.

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