59d28abd02461fab2305a0f8120bbc92.jpgPour la réouvertire de leur restaurant, les musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles ont réussi un joli coupmédiatique. En faisant appel à Peter Goossens, ils se sont attirés toutes les attentions, jusqu’à un long papier dans “LeM onde”.Pour les fans du chef comme pour les curieux, l’envie était, en effet, irrésistible d’aller goûter à cette nouvelle déclinaison de sa cuisine…
Article paru dans « La Libre » du 17 mars 2007

Comme souvent, quand l’attente est trop forte, le résultat s’avère un peu mitigé… Si le “Museum Café” joue la carte
d’une cuisine rapide dans l’air du temps (salades ou tartares préparés à la minute devant le client), la « MuseumBrasserie”, qui bénéficie de sa propre entrée sur la place Royale, se veut un véritable conservatoire de la tradition gastronomique belge. “Cooking meets Art” annonce le slogan; les ambitions sont affichées d’emblée…

Cela se vérifie quand on pénètre dans les lieux par un petit couloir à la décoration Art nouveau originelle, avant de déboucher sur de vastes espaces, répartis sur plusieurs étages et agencés autour d’un immense escalier demétal et de verre. Roi de l’exercice, le décorateur-vedette Antoine Pinto (“Belga Queen”, entre autres) a créé un décormoderniste un peu froid et guère original, où se détachent évidemment quelques touches de noir, de jaune et de rouge.

6fe79a04aef3487aa879abfd8ddb3856.jpgQue l’on aime ou que l’on n’aime pas Pinto, on est de toute façon venu pour Goossens. Son immense carte, un peu encombrante, décline comme prévu les grands classiques belges. Les amuse-gueules annoncent d’ailleurs la couleur : caricoles et rollmops. Si l’une ou l’autre propositions se font plus modernes, comme ces décevantes coquilles Saint-Jacques présentées en épais carpaccio sur un toast au crabe et accompagnées de mousse d’anguille (18 €), on sera
finalement plus convaincu par la délicieuse salade composée de topinambour (12 €) au foie gras, jeunes pousses et
vinaigre de poire caramélisé ou encore par les traditionnelles croquettes de pied de porc et leur sauce gribiche
(14 €).

Frites en cornets

3d0c407c5b1344bf832c064283e186e1.jpgTout aussi classiques, les rognons de veau sauce moutarde (18 €) sont parfaitement tendres, servis avec de petites pommes de terre sautées, tandis que le tartare de boeuf (18 €), coupé gros, s’accompagne d’une mayonnaise maison
et de frites… présentées en cornet bien entendu ! Plus inventif et tout aussi réussi, le “feuilleté de poulet, ris de veau et crevettes” (24 €), et sa délicate puréemousseline, revisite intelligemment le vol-au-vent.

Dans ce festival belge, difficile de résister à une gorgée de vin local. Ce sera un verre de l’agréable chardonnay “Wit” KasteelGenoels-Elderen (6 €), venu de la région de Riemst.

Au final, si l’on sort heureux d’avoir goûté à moindres frais à la patte Goossens, on reste néanmoins sur une petite déception; la “MuseumBrasserie”, malgré les talents de son concepteur, ne se distingue pas suffisamment de bien des brasseries branchées de la capitale…

Envie d’y goûter?

MuseumBrasserie, 9, rue du Musée à Bruxelles. Ouvert
tous les jours, de 11h30 à 14h30 et de 18h30 à minuit.
Rens. : 02.508.35.80 ou
www.museumfood.be.