Parmi les gastronomes globe-trotteurs, il est un nom qu’on se refile comme un mot de passe: « Si t’es à Londres, va chez ‘Ikoyi’, c’est dingue! »

Repenser la cuisine africaine

Installé dans le très impersonnel St James Market à Piccadilly Circus, l’endroit a de l’allure. Avec sa déco contemporaine, l’adresse ne fait pas penser à l’étoilé classique, encore moins à un resto africain. Et pourtant, « Ikoyi » est les deux!

Imaginé par Jeremy Chan (chef autodidacte ayant d’abord bossé dans la finance) et son ami nigérian Ire Hassan-Odukale, originaire de Lagos, « Ikoyi » se présente comme une cantine haut de gamme.

Très limitée côté vin, la carte des boissons offre néanmoins quelques bonnes bières anglaises (comme une intéressante Rodeo Pale Ale de la brasserie londonienne Villages) et des cocktails soignés. Tandis que la formule propose un menu unique, décliné en 4, 7 ou 9 serv. (35-75-100£).

Dès le premier plat, l’iconique banane plantain, poudre de framboise et émulsion de piment jamaïcain fumé, on comprend pourquoi l’endroit fait tant le buzz. Avec cette banane frite, cette poudre hyper acide et cette mayonnaise ultra-pimentée, on plonge dans un univers gustatif inconnu, fait de contrastes appuyés. Déstabilisant mais diablement intéressant!

Une recherche de raffinement

Moins déroutant mais tout aussi relevé, le moi moi nigérian (un gâteau de haricots rouges vapeur) est joliment présenté façon tartelette moelleuse, avec une salade de homard. Car on est loin chez « Ikoyi » des clichés de la cuisine africaine. On est ici dans une véritable recherche de raffinement.

Comme en témoigne encore cette tranche de navet fondante, proposée avec du confit de kumquat, de la poudre de manioc (façon farofa brésilienne) et une géniale sauce au beurre de palme et au poivre. Un plat à nouveau très surprenant et relevé, grâce à la chaleur du poivre blanc.

Proposé avec de l’oseille juste tombée et une huile de kombu, le filet de colin est cette fois-ci trop poivré. Dommage, car le velouté d’arrêtes de poisson rôties était une belle idée.

Un dessert peu sucré

Mais ce sera le seul petit couac d’un déjeuner enthousiasmant dans sa capacité à réinventer la gastronomie en mêlant techniques occidentales, saveurs africaines et gourmandise. Parfaitement rôti, l’agneau est ainsi proposé avec une sauce au café et une purée au miso d’hibiscus.

A côté, on retrouve du smoked jollof, un chili de riz fumé, une crème épaisse au crabe et des feuilles de mizuna fraîches . À nouveau très piquant mais très bon!

Tandis qu’on adore le dessert peu sucré, composé d’une glace de noix grillées, avec une huile de café et une poudre de chocolat blanc caramélisé.

Bref, « Ikoyi » est une adresse audacieuse à ne surtout pas manquer à Londres!

 

Cet article est paru dans le « Trends-Tendances » du 25 juillet 2019

Envie d'y goûter?
  • Cote: 7,5/10.
  • Cuisine: africaine contemporaine.
  • Cadre: moderne.
  • Cave: limitée.
  • Terrasse: non.
  • Parking: non.
  • Adresse: 1 St James’s Market, Londres SW1Y 4AH.
  • Rens.: www.ikoyilondon.com ou +44.20.35.83.46.60.
  • Ouverture: fermé le dimanche.
L'avis de La fille & du Garçon

restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seino La fille: « J’ai tout aimé dans cette adresse. Même mon cocktail. Un chouette « Palm Punch » (11£), qui mixait du rhum Havana trois ans, du vin de palme, des graines tigernut et des épices. »

restaurant bruxelles,nouveau restaurant bruxelles,restaurant japonais bruxelles,cuisine franco-japonaise,seino,minoru seino Le garçon: « Bluffé par cette adresse. Il n’y a qu’à Londres qu’on trouve ce genre de pépites! »