La nouvelle adresse qui fait courir le tout Bruxelles a encore du chemin à faire avant de s’imposer comme un classique…

Déco réussie

Après deux mois de travaux, la brasserie « Classico » ouvrait enfin ses portes rue Américaine début novembre. Derrière ce nouveau projet, on retrouve l’équipe du « Selecto », Yvan et Dimitri Pattynen. Lesquels ont pu compter sur le soutien financier de Serge Litvine (« La Villa Lorraine », « La Villa in the Sky » mais aussi, dès le 1er décembre, « La Villa Emily », l’ex-« Emily Ristorante » de la Maison Degand) et sur les conseils d’un vrai pro pour développer le concept et la carte: Lakhdar Lakhdar-Lamina (« Caffè Al Dente », « La Gazette »…).

Séduit dès le départ par le scénario proposé, à savoir une néo-brasserie revisitant «  avec une pointe d’insolence » les classiques français comme le pâté en croûte ou le Paris-Brest et proposant qui plus est une belle sélection de vins nature, on n’a pu résister à retenir une table dès le premier soir…

Visuellement, « Classico » a vraiment de la gueule, avec, d’un côté, un grand comptoir en marbre pour manger sur le pouce et, de l’autre, une salle de restaurant aux grandes banquettes en bois comme sur un quai de gare. Elégant mais un peu froid, le cadre s’affiche en blanc, noir et doré.

Carte prometteuse

Pour démarrer, on opte pour un « vin de France » produit en Ardèche par Daniel Sage, un « Roue libre » 2014 à base de gamay et syrah au nez très animal… Un des nombreux vins d’auteurs proposés à la carte, piochés notamment chez les importateurs Philippe Paridans ou Wouter De Bakker. Un vin nature un peu trop radical pour le commun des mortels sans doute conseillé par le directeur de salle David Benichou, qui officiait auparavant à Paris chez « Vivant table ».

Derrière les fourneaux, officie le Français Benjamin Masson, ancien chef du « Petrus », restaurant du 17e arrondissement à Paris. Sa carte hétéroclite oscille entre plats canaille et classiques américains… Trop tentant! Pour débuter, ce sera donc un poulet frit à la californienne (11,50€) et un lobster roll (18€). Malheureusement, on est loin du poulet délicieusement croustillant du sud des Etats-Unis. On se coltine plutôt un minuscule hamburger de poulet tout mou. Dommage. Si le lobster roll remplit bien son office, on aurait aimé un assaisonnement moins convenu et une portion digne du sandwich au homard que l’on dévore Outre-Altantique.

Manque de peps

On est de retour en Europe au moment des plats, mais on n’est guère plus convaincu. Tant la brandade de raie (19€) que le tartare aller-retour (22€) manquent clairement de peps, même si les quelques frites sont bonnes.

On se console avec le dessert, une pavolva au look déglingué mais délicieusement de saison, avec ses agrumes et sa chantilly au mascarpone (8€).

Il faudra sans doute laisser le temps au temps et retenter d’ici quelques semaines l’expérience de cette brasserie qui, pour l’instant, n’est pas encore un classique…

Envie d’y goûter?

• Cote: 5,5/10.
• Cuisine: néo-brasserie.
• Cadre: brasserie moderne. 
• Cave: vins nature. 
• Terrasse: non.
• Parking: service voiturier. 
• Adresse: 124 rue Américaine, 1050 Ixelles.
• Rens.: www.oakgent.be ou 09.353.90.50.
• Ouverture: fermé le lundi.  

Cet article est paru dans le Trends-Tendances du 26 novembre 2015.

La fille: « Je me faisais une joie de remanger un lobster roll! Je garde quand même un meilleur souvenir de ceux que nous avons mangé à New York ou à Boston…« 

Le garçon: « Pas mal de bonnes idées à la carte, qui donne vraiment envie. Mais il faut vraiment que la réalisation soit à la hauteur des promesses. »

Ça, c’est du lobster roll! Celui de chez « Red Hook Lobster » au Smorgasburg, marché gourmand de Williamsburg à Brooklyn…