« Bidoche »: Steakhouse schaerbeekoise

Ouvert il y a quelques semaines boulevard Lambermont, dans une ancienne brasserie modernisée avec goût, « Bidoche » a vraiment de la gueule, prouvant une nouvelle fois que Schaerbeek continue sa gentrification rapide. Et l’affiche est d’ailleurs alléchante puisqu’on promet ici un véritable temple de la viande, grâce à une collaboration avec le Wesley’s Butcher Shop.

Un cadre magnifique

Institution schaerbeekoise ayant pris la place de l’ancienne boucherie Jack O’Shea, Wesley’s s’est fait une réputation grâce à son Black Angus, en provenance directe d’un petit élevage traditionnel près de Cork, en Irlande. Cette viande de qualité occupe, on s’en doute, une place de choix à la carte de Bidoche. Voilà pour la promesse. Reste à savoir si celle-ci sera tenue…

Dès le petit grignotage apéritif, le pressentiment n’est pas très bon. Une petite boulette froide est présentée comme une « tapenade », tandis qu’à la carte des vins, le côtes-de-blaye devient du « Blaye – Côtes de Bordeaux »…

Allez, c’est pas grave. Le côtes-de-gascogne Janeil (un « sauvignon » composé quand même de 80% de gros manseng…) est pas cher (4,80€ le verre) et plutôt sympa dans le genre fruité. Il s’agit de l’une des deux seules propositions de blanc au verre, dans une carte des vins sans aucune ambition.

Amateurisme dans les assiettes

Malheureusement, on découvre vite que l’amateurisme ambiant s’étend jusqu’aux cuisines… Le carpaccio de filet de Black Angus maturé (15€), assaisonné de pesto, remplit son office sans panache.

Mais c’est un festin à côté des croquettes de pulled pork (14€). Une entrée étouffe-chrétien, là où la viande aurait dû être fondante. Et ce n’est ni le coleslaw, quelconque, ni la sauce prétendument barbecue (on cherche encore le goût fumé derrière la purée de tomate) qui sauvent la mise… 

Une sauce approximative que l’on retrouve malheureusement sur les ribs de porc laqués « Bidoche » (20€), à la cuisson mal réglée.

Et ça ne s’arrange pas vraiment avec l’entrecôte grillée (29€). Si la viande est correcte et la cuisson respectée, si les frites à la graisse de bœuf sont croustillantes, la béarnaise est une catastrophe, soit du jaune d’œuf non émulsionné. On n’insiste pas et on zappe les desserts. 

Bref, à part la déco, il n’y a pas grand-chose à sauver dans cette nouvelle steakhouse qui a préféré misé sur la forme, plutôt que sur le fond…

Cet article est paru dans le « Trends-Tendances » du 10 septembre 2020