Six terrasses, en Wallonie et à Bruxelles, pour trinquer à un peu de liberté retrouvée, depuis la réouverture des terrasses, le 8 mai dernier. En attendant la réouverture complète des restos, le 9 juin prochain.

Un « Bistro des copains » chez « Hors-Champs »

Depuis ses débuts à l’ancien étoilé Va Doux Vent, on est fan de Stefan Jacobs, un chef bosseur qui sort de son chapeau charcuteries, pain, épices, tisanes… le tout fait maison! Avec sa compagne, Aurélie Leempoel, ils se sont installés en octobre 2019 dans une superbe ferme entièrement réaménagée à Ernage, à quelques kilomètres de Gembloux. Au Hors-Champs, lieu à la hauteur de leurs ambitions qu’ils ont repensé avec soin, il y a des chambres, une salle de réception mais aussi un four à pain, un immense potager et une très agréable terrasse, située en plein coeur de la ferme.

C’est sur celle-ci, couverte et chauffée pour pouvoir en profiter quelle que soi la météo, que Stefan Jacobs a installé son « Bistro des copains » où, jusque fin juin, il répète une formule qui avait connu le succès chez le caviste Autrement dit vins à Namur pendant deux étés. À savoir une cuisine essentiellement réalisée au feu de bois avec, en sus, plein de petits plats du terroir et de saison à partager. 

Au menu, que du bon! Huîtres préparées ou pas (20€/16€), planches à partager (22€) avec canard fumé, samossa d’agneau, houmous de chou-fleur, boudin noir maison… et puis du bison de Bastogne en deux façons (24€) ou un pigeon des Collines rôti, artichaut et lentilles Graines de curieux (29€). Bref, une terrasse à ne pas manquer!

  • 170 Chaussée de Wavre, Gembloux.
    Fermé lundi, mardi, mercredi midi et jeudi midi.
    Rens.:
    www.hors-champs.be ou 081.34.10.97.

« Le Victor »: Clément Petitjean en mode bistro

En juillet 2019, le chef Clément Petitjean, étoilé à La Grappe d’Or à Torgny, en Gaume — le restaurant fermera malheureusement ses portes début 2022 —, a ouvert avec sa femme, la parfaite cheffe de salle Monia Aouni, le Victor à Arlon, dans l’ancien messe des officiers de la Caserne Callemeyn. Champion du local, Petitjean y distille sa philosophie en mode bistro, avec une cuisine franche, goûteuse et de saison. Une cuisine qu’il a confiée à Anthony Tondu, son ancien second de la Grappe d’Or.

On adore la formule bien pensée à prix d’ami: un menu deux (31€) ou trois services (39€). Et là on pioche un ceviche de dorade original avec de la patate douce, de la rhubarbe et une vinaigrette au thym citron, un filet de veau rôti servi avec un ragoût de fèves, des pistaches, des pleurotes

et un jus simple. Et pour la note sucrée, on ne fera pas l’impasse sur les fraises de Wépion, confiture à l’huile d’olive et glace au miel de Maité. 

Ce qui fini de nous convaincre? Cette spacieuse terrasse couverte et chauffée plantée dans un écrin de verdure. Ça fait rêver… Et s’il n’y a plus de place pour s’asseoir, on emporte poke bowl, sandwich ou croque-monsieur, toujours réalisés avec des produits locaux, au Casse-Croûte, le petit-frère du Victor, ouvert en juillet 2020. 

  • 84 avenue du 10ème de Ligne, Arlon.
    Tous les midi jusqu’au 22/5 (deux services uniquement: 11h30 et 13h30). Ouvert midi et soir (sauf lundi et dimanche) dès le 25/5.
    Rens.:
    www.levictor.be ou 063.44.65.80.

Une adresse funky à Bruxelles: « Humphrey »

Chez Humphrey [Chez Pias] à Bruxelles, on aime d’abord la terrasse arborée et contemporaine, qui jouit d’un calme divin, même en plein centre-ville! Mais ce qu’on aime surtout, c’est la folie douce du maître des lieux, Glen Ramaekers, qui sait créer une atmosphère chaleureuse dans cette annexe un poil froide de la maison de disque Pias. Aussi passionné par le vin que par la cuisine, le jeune flamand d’origine philippine a suivi le cursus de la prestigieuse école hôtelière Ter Duinen à Coxyde, tandis qu’il a aussi un diplôme de sommellerie.

Importante pièce du puzzle, sa femme, Julie De Block, quand elle n’est pas en salle, s’occupe du potager du restaurant, situé près de Malines, où elle cultive légumes et autres plantes aromatiques en mode bio. Tout ce qu’il faut donc à ce duo, pour servir une cuisine créative franco-belge matinée d’influences philippines. À l’image de cette tartelette au chocolat infusée au café philippin.

Mais ce qu’on adore par-dessus tout, c’est quand Glen Ramaekers joue la carte du dépaysement jusqu’au bout, avec un plat philippin traditionnel juste revisité comme il faut comme le sisig: de la tête de cochon croustillante proposée avec de la cervelle, un jaune d’oeuf, du calamansi frais et… une oreille de cochon. Ça claque!

Pour le côté pratique, chauffage et couvertures sont prévus, et on peut choisir d’emporter ses plats en version take-away en cas de pluie…

« Les Tilleuls »: la brasserie des Volkaerts

À Ottignies, Les Tilleuls (l’ex-Maison communale) a sorti les flonflons et a installé sa plus belle terrasse (couverte en cas de pluie) dès le 8 mai pour accueillir enfin à nouveau ses clients sur la jolie place arborée de Céroux-Mousty. Après avoir bossé durant des semaines en mode take-away et ouvert, en octobre dernier, l’épicerie éphémère L’Épicéa à Genval (mettant en valeur des produits locaux), la famille Volkaerts rouvre donc les portes de sa brasserie sans chichis.

Si à L’Amandier à Genval, le fils Martin, participant à l’émission Top Chef en 2015, propose une cuisine gastronomique raffinée, on vient chez ses parents (Marc et Stéphanie) aux Tilleuls pour se régaler de petits plats de bistro bien pensés et abordables. Pour la réouverture, ils proposaient par exemple en entrées un tartare de bar de ligne aux fruits rouge (16€) ou un oeuf parfait, asperges blanches, parmesan et lard grillé (16€). Suivis d’un parmentier de canard confit et crème de parmesan (22€) ou un tartare de boeuf et frites (19€). À faire gentiment glisser avec l’une des quilles du mois, où l’on fera son choix entre « ce que le chef boit », « ce que la femme du chef boit » et « ce que les enfants de la famille boivent »…

  • 2 place Communale 1341 Céroux-Mousty.
    Fermé samedi midi, mardi et mercredi.
    Rens.:
    www.tilleuls.be ou 010.45.35.85.

« Mangiavino »: la cantina italiana

Elle n’est pas bien grande la terrasse du Mangiavino, située à deux pas de l’Altitude Cent à Forest, mais rien à dire, qu’est-ce qu’elle est cosy! De toute façon, on ne vient pas manger ici un menu six services, mais plutôt la pasta du jour et puis basta. Et si on n’aime pas, il y a toujours la pasta napolitaine: des pâtes classiques version sauce tomate. Enfin, si on a une plus grande faim, on pourra s’éclater avec l’antipasto misto: charcuteries et fromages servis avec quelques légumes. Mais une chose est sûre, on repartira heureux! Car Michele Rosa et sa femme Ambre ont l’Italie dans le sang. 

Et le gaillard n’est pas un inconnu. Il y a 20 ans, c’est lui qui avait lancé avec Lakhdar-Hamina le fameux Caffè Al Dente, qui avait dépoussiéré le registre de la cuisine transalpine dans la capitale.

Pour parachever la dégustation de sa pasta digne de ce nom, on se rincera le gosier avec un Terre Siciliane Calaniuru, un nero d’avola nature, à la fois puissant et raffiné, pioché dans la large sélection de vins nature italiens qui, durant le confinement, a ravi de nombreux habitués!

  • 96 av. Oscar Van Goidtsnoven, 1190 Forest.
    Ouvert du mercredi au vendredi, midi et soir, et le samedi le soir uniquement.
    Rens.: 0475.90.78.08.

« Les Petits bouchons »: un vrai bistrot à la française

Comme beaucoup d’adresses bruxelloises, l’équipe des Petits bouchons, dans la chaussée d’Alsemberg a sorti tables et chaises sur le trottoir dès le 8 mai dernier pour régaler ses habitués à la bonne franquette. Pas de réservations donc: on passe et on s’assoit à la petite terrasse non chauffée. « Il nous semblerait totalement incohérent de chauffer les oiseaux avec des appareils énergivores… On a de quoi vous réchauffer avec des jus de raisins fermentés !!! », promet l’équipe sur les réseaux sociaux. Précisant que les horaires d’ouverture seraient fonction de la pluie.

En attendant d’accueillir ses clients à l’intérieur en bonne et due forme, le chef Thomas Algoet — qui accumule les bonnes références en France (L’Arsouille de Christophe Gauchet à Renne), et à Bruxelles (notamment aux Café des Spores et aux Brigittines)— et sa compagne Sylvie Lecroart travaillent en mode bar à vins, de 11h à 22h. Sur l’ardoise, on trouve des fromages et des charcuteries choisis et quelques grignotages, pour accompagner les chouettes canons, tendance nature, dénichés en direct chez les vignerons par les patrons. Comme, en blanc, le saumur « Poil de Lièvre » de chez Bobinet ou, en rouge, la cuvée « Chic et pas cher » du Domaine Leonine dans le Roussillon. On n’est pas bien là